(Montréal) Las d’être rémunérés 13 $ ou 14 $ l’heure pour prendre soin de personnes âgées, des préposés aux bénéficiaires qui travaillent dans le secteur privé déclencheront la grève à compter du 26 novembre.

Ce sont près de 500 syndiqués qui débraieront ainsi, principalement des préposés aux bénéficiaires, mais aussi des employés qui travaillent aux cuisines, à l’entretien, à la buanderie et autres dans ces résidences privées.

Ils sont membres du Syndicat québécois des employés de service (SQEES), affilié à la FTQ, et travaillent dans cinq résidences privées pour personnes âgées à Montréal, Laval, Québec et Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le mandat de grève en est un de cinq journées pour certaines de ces résidences privées et de 10 pour les autres. Les journées de grève seront tenues de façon consécutive ; elles débuteront le 26 novembre.

Ces préposés revendiquent 15 $ l’heure à l’embauche et des augmentations de 1 $ par année pour chaque année de la convention collective d’une durée de trois ans.

« Chez Costco, une caissière en haut de l’échelle, ça gagne 28,25 $, un emballeur 26,35 $. C’est drôle : il n’y a pas de pénurie, hein, chez Costco ! Ils n’ont pas de misère à recruter. Et je ne dénigre pas ces emplois-là ; je ne dis pas qu’ils sont trop payés, au contraire. Moi, je dis que nos gens qui donnent des services aux résidants ne sont pas assez payés », s’est exclamée en entrevue Sylvie Nelson, présidente du SQEES.

Les résidences touchées sont la Résidence Anjou, le Domaine des Forges à Laval, l’Oasis Saint-Jean (Chartwell) à Saint-Jean-sur-Richelieu, les Appartements de Bordeaux (Chartwell) à Québec et le Domaine de Bordeaux (Chartwell) à Québec.

Ce sont les résidences des Forges et Oasis Saint-Jean qui seront touchées pendant 10 jours ; les autres le seront pendant cinq jours.

Services essentiels

Bien qu’il s’agisse de résidences privées et non publiques, les services essentiels seront maintenus. En vertu des règles, le débrayage ne touchera donc que 10 ou 20 % des services ou soins, selon le cas.

Mme Nelson en donne une illustration : « Les gens autonomes vont devoir aller chercher leur dessert sur la table, au lieu d’avoir un employé qui vient le leur porter ; le plancher, au lieu d’être nettoyé deux fois par jour, va l’être une fois par jour ; les débarbouillettes ne seront pas pliées. Ce sont des choses qui ne toucheront pas à la santé et à la sécurité des résidants ».

Rythme inégal

Comme il s’agit d’employeurs différents, la négociation n’avance pas au même rythme partout. Dans certains cas, elle continue, dans d’autres, elle est au point mort.

« On est toujours ouverts à négocier, sept jours-semaine, jour, soir, nuit. Si on s’en va en grève dans ces cinq établissements-là, c’est parce que ça n’avance pas assez », a précisé Mme Nelson. Les questions normatives sont passablement réglées ; c’est la question salariale qui bloque.

Le fameux salaire de 15 $ l’heure a été obtenu par certains syndicats locaux du SQEES, qui ont réglé depuis le début du mouvement. Quant à l’augmentation de 1 $ par année, certains l’ont obtenue, d’autres ont obtenu des variantes sur les trois années ; d’autres ont obtenu 2,50 $ sur trois ans plutôt que 3 $.

Jointe par courriel, la direction de Chartwell n’avait pas répondu à l’invitation à faire connaître ses commentaires, au moment d’écrire ces lignes.

Le SQEES demande au gouvernement du Québec de soumettre les préposés aux bénéficiaires à la Loi sur les décrets de convention collective. Cela leur donnerait des conditions minimales de travail, même s’ils travaillent pour des employeurs différents. De tels décrets existent dans l’entretien d’édifices publics et dans les agences de sécurité. Il a déposé des propositions à cet effet au congrès de la FTQ, qui se tiendra à la fin du mois, dans le but d’obtenir l’appui de la centrale dans sa revendication.