Pour éviter que des patients ne soient « oubliés » par le système et ne meurent sur les listes d'attente, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) demande à Québec d'implanter une ligne téléphonique d'urgence, où les patients « qui ont l'impression de passer à travers les mailles du filet » pourraient rapidement signaler leur cas.

Hier, La Presse a présenté l'histoire de Michel Houle, un homme de 72 ans souffrant de problèmes cardiaques qui est mort alors qu'il attendait depuis neuf mois de subir une opération. Qualifié d'urgent, son cas devait pourtant être opéré dans un délai de deux à trois mois.

« Chacune de ces histoires nous donne des frissons. Ça ne devrait pas arriver », reconnaît la présidente de la FMSQ, la Dre Diane Francoeur. Celle-ci compte bien profiter d'une prochaine rencontre avec la ministre de la Santé pour demander la création d'une ligne d'urgence vers qui les patients pourraient se tourner s'ils pensent avoir été « oubliés » par le système. « Ces patients pourraient parler à un humain qui évaluerait leur position dans la liste d'attente », explique-t-elle.

Bonne performance des spécialistes québécois

Paradoxalement, une étude publiée hier matin par l'Institut Fraser montre que le temps d'attente pour recevoir un traitement d'un médecin spécialiste a fortement diminué au cours de la dernière année au Québec, passant de 20,6 à 15,8 semaines. Le Québec occupe désormais le troisième rang des provinces canadiennes à ce chapitre, tout juste derrière l'Ontario (15,7 semaines) et la Saskatchewan (15,4 semaines).

« Je suis très heureuse de voir que tout ce qu'on a mis en action commence à porter ses fruits. Mais tout n'est pas encore parfait », dit la Dre Francoeur.

Le temps qui s'écoule entre le moment où un médecin de famille demande une consultation en spécialité pour un patient et le moment où celui-ci est vu par un médecin spécialiste a fortement diminué dans la dernière année, passant de 11,4 à 6,7 semaines. Pour la Dre Francoeur, cette performance peut en partie être attribuable à l'activation des guichets uniques de rendez-vous, les fameux CRDS (centres de répartition des demandes de services).

« Il y a encore du travail à faire. Notamment, sur la pertinence des demandes, croit la Dre Francoeur. Nous voulons étudier la possibilité de donner des avis médicaux par téléphone ou par voie électronique pour certains cas afin d'améliorer les délais », dit-elle.