Le seul centre de réadaptation pour toxicomanes du grand nord québécois vient d'annoncer qu'il quadruplerait sa capacité d'accueil en commençant la construction d'un nouveau centre dès l'été prochain.

Secoué par la crise du suicide qui frappe actuellement la région, le gouvernement fédéral a annoncé la semaine dernière qu'il injectait immédiatement 6 millions dans le projet.

Cet investissement permet à Isuarsivik, le groupe communautaire qui gère le petit centre situé à Kuujjuaq, de se rapprocher de son objectif : accueillir 175 patients par année plutôt que les 45 places actuelles. Autant de patients qui pourront profiter de services « culturellement adaptés » et qui n'auront pas à parcourir les milliers de kilomètres qui les séparent des centre de réadaptation du Grand Montréal.  

« Nous sommes excités de pouvoir aller de l'avant avec les étapes préliminaires du projet de construction dès l'été prochain », s'est félicité Alicia Aragutak, directrice générale de Isuarsivik, via communiqué. « Rien n'empêchera la réalisation de ce projet prioritaire maintenant. »

Le nouveau centre est un projet de 37 millions. Isuarsivik a déjà amassé environ 17 millions et croit pouvoir obtenir les fonds manquants d'un programme fédéral d'infrastructure.

« Bien sûr, c'est beaucoup d'argent, mais le coût de l'inaction continuera d'être beaucoup plus élevé », a fait valoir David Forrest, président de l'organisme.

L'abus d'alcool et de drogue fait des ravages au Nunavik, poussant à la hausse le taux de criminalité et de mortalité.