Le refus d'accorder des soins de santé à une personne en raison de l'endroit où elle vit ou de qui paie est inacceptable, a affirmé la ministre canadienne des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, après avoir rencontré vendredi les chefs des Premières nations ainsi que ses homologues des provinces et territoires.

Ni le code postal d'un individu ni le département ni la province ou le territoire qui débourse les frais pour ses soins médicaux ne devraient interférer dans l'accès de cette personne au réseau de santé, a fait valoir la ministre fédérale.

Carolyn Bennett a fait cette déclaration après une première rencontre formelle avec des représentants des Premières nations, des provinces et des territoires canadiens. Celle-ci visait à définir comment rétablir la relation entre le gouvernement fédéral et les peuples autochtones en vue du sommet prévu en septembre.

Des praticiens médicaux et des partis de l'opposition pressent le gouvernement de réformer la section de Santé Canada consacrée aux Premières nations et aux Inuits.

Le député néo-démocrate Charlie Angus a notamment fait valoir vendredi à la Chambre des Communes que des documents de Santé Canada démontrent que des Canadiens autochtones se sont vu refuser l'accès à des tests de base tels que des mammographies et des biopsies. Des examens d'audiologie pour des enfants autochtones auraient également été annulés.

Un médecin ontarien qui traite des patients des Premières nations dans des villages situés près de Sioux Lookout, avait par ailleurs dit à un comité parlementaire en avril que les personnes vivant dans des réserves reçoivent des soins de santé bien inférieurs à ceux accessibles ailleurs.

Le gouvernement doit traiter chaque personne demandant des soins médicaux également, a ajouté la ministre des Affaires autochtones, elle-même médecin.

Les libéraux entendent par ailleurs apporter d'importants changements au système dédié à la protection des enfants autochtones, a fait savoir Mme Bennett.

Cet engagement fait suite aux accusations portées par la défenseure des droits des Premières nations, Cindy Blackstone, que le gouvernement continue de faire de la discrimination raciale à l'égard d'enfants autochtones vivant dans les réserves.

Le tribunal canadien des droits de la personne avait demandé au gouvernement fédéral, en avril dernier, de lui fournir les calculs et évidences lui permettant de conclure qu'il remplit ses obligations en matière de bien-être pour les enfants.