Le gouvernement doit «reconnaître son erreur» et imposer de façon urgente un moratoire sur les coupes de budget aux 500 ressources intermédiaires accueillant des personnes lourdement handicapées au Québec, estime le porte-parole du Parti québécois en matière de services sociaux, Jean-François Lisée.

«Notre tâche est d'alerter la population d'une autre conséquence néfaste de l'austérité (...) Ces nouvelles coupes auront un impact sur plusieurs milliers de Québécois les plus vulnérables», a déclaré M. Lisée en conférence de presse ce matin.

Depuis le 1er janvier, Québec a diminué de 50% une mesure de maintien qui permettait à 500 maisons hébergeant 2500 usagers lourdement handicapés de joindre les deux bouts.

«Ces ressources sont aujourd'hui à risque de fermeture à cause des compressions du gouvernement libéral», dénonce M. Lisée.

Selon lui, tout comme le gouvernement a reculé dans les coupes touchant les centres de désintoxication, Québec doit aujourd'hui revenir en arrière et imposer un moratoire le temps de trouver une solution.

Coupes de 25% à 50%

Plusieurs propriétaires de ressources intermédiaires touchées par les coupes étaient présents pour la conférence de presse. Les pertes s'élèvent de 3000$ à 8000$ par mois pour ces propriétaires, qui perdent ainsi de 25% à 50% de leur budget total.

«Nous sommes sur le respirateur artificiel (...) Je pense fermer d'ici six mois», a expliqué Solange Valiquette, qui s'occupe de six personnes lourdement handicapées à Mont-Laurier.

Au cours des dernières semaines, huit ressources intermédiaires de la province ont fermé leurs portes faute d'argent, selon M. Lisée. «Certains sont en train de vendre leur voiture ou leur chalet pour rester ouverts le plus longtemps possible», déplore M. Lisée. Selon lui, les propriétaires de ressources intermédiaires sont des gens «plein de compassion». «Et j'ai l'impression que le gouvernement se sert de ça», dit-il.

Les propriétaires de ressources intermédiaires s'inquiètent de devoir fermer et de voir leurs usagers retourner en institution. «En les changeant de milieu, ça les désorganise. Plusieurs vont devoir être hospitalisés. Ça va coûter cher (...) Je ne comprends pas la logique du gouvernement », affirme le propriétaire Gaétan Jolicoeur, qui souligne qu'héberger une personne en institution est bien plus coûteux qu'en maison d'hébergement.