Les négociations sont suspendues avec le ministère de la Santé concernant la rémunération des nouveaux actes pharmaceutiques, annonce l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP).

Les deux parties étaient pourtant près d'une entente, affirme aussi l'AQPP. Si rien n'est conclu avant le 3 septembre, date de l'entrée en vigueur des nouveaux services offerts, ce sont tous les patients qui se verront refiler la facture.

Les négociations achopperaient principalement sur un point : l'interprétation juridique quant au droit des pharmaciens d'effectuer certains tests. Le coagulomètre portable est notamment en cause.

« Les négociations sont suspendues. On attend les prétentions du ministre ou que la table de négociation soit appuyée par un document », explique le président de l'AQPP, Jean Thiffault.

Les pharmaciens effectuent déjà certains tests depuis une dizaine d'années, rappelle M. Thiffault. Certains patients leur sont référés, parfois même par des médecins, pour des tests de glycémie et des suivis d'anticoagulothérapie.

Ces tests, effectués à l'aide de petits appareils portables, étaient dispensés par les pharmaciens et défrayés par les patients. Ils contribuaient jusqu'à maintenant à désengorger le réseau. 

Selon ce qui est proposé à la table de négociation, les pharmaciens n'auraient plus le droit de faire ce qu'ils font déjà, souligne M. Thiffault. « C'est complètement à l'envers du bon sens et de l'esprit de la loi.»

Le président de l'AQPP a fait parvenir une lettre au ministre de la Santé, Réjean Hébert, hier, lui demandant de prendre position clairement sur cette question.   

Le ministre Hébert, réuni avec ses collègues au conseil des ministres, n'a pas encore réagi.   

Les négociations concernant la rémunération des pharmaciens ne portaient que sur trois des sept nouveaux actes autorisés pour les patients couverts par le régime public de l'assurance médicaments seulement.