Dans le contexte où plusieurs organismes de défense des droits des malades s'inquiètent de voir un tel drame se reproduire ailleurs, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a récemment franchi un pas de plus en matière de sécurité avec l'acquisition d'un détecteur de métal, qui sera bientôt installé à l'entrée des urgences psychiatriques.

«C'est quelque chose qu'on souhaitait depuis quelque temps, mais disons que c'est devenu plus concret avec les événements au CHUM», explique le Dr Daniel Saint-Laurent, chef du programme de santé mentale de l'hôpital. «Nous aussi, on a des patients qui souffrent de grosses pathologies», dit-il. Le détecteur servira à «identifier des patients qui entreraient avec des armes dissimulées», notamment ceux qui ont un passé criminel, plus nombreux. «Des événements comme au CHUM, c'est possible partout, mais on fait tout ce qu'on peut pour l'éviter», ajoute le Dr Saint-Laurent. «Bien entendu, ça nous a fait réfléchir. Quand surviennent des événements malheureux, on s'interroge.»

Inquiétudes

Chez les organismes de défense des droits des patients, on est inquiet. «On reçoit énormément de plaintes au sujet du personnel médical dans les départements de psychiatrie, indique Johanne Galipeau, porte-parole du collectif Action Autonomie. Des gens nous racontent que les infirmières n'interviennent pas à moins d'un incident majeur. D'autres disent que les employés ne les croient pas lorsqu'ils dénoncent certaines choses, comme quand ils sont victimes de harcèlement de la part d'autres patients.» Si le Conseil de la protection des malades salue la réflexion entamée par les établissements de santé, son porte-parole, l'avocat Paul Brunet, n'est pas entièrement rassuré. «Ça se peut bien que d'autres drames se reproduisent. La sécurité est une science. L'important est d'avoir des lieux mieux adaptés.»