À Lebel-sur-Quévillon, les deux incendies de forêt les plus menaçants ne se sont pas rapprochés de la ville, a annoncé le maire Guy Lafrenière, mais les 2000 résidants n’ont d’ailleurs pas reçu la permission de réintégrer leur domicile. Plus de 200 pompiers arriveront en renfort dans les prochains jours, a indiqué le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel.

« Le feu est arrivé à un endroit où il n’y a pas d’arbres, donc il a considérablement ralenti », a expliqué M. Lafrenière. Le brasier, qui se trouve à 10 km de la ville, devrait bientôt arriver face à un lac, a-t-il ajouté.

« La stratégie de la SOPFEU n’est pas d’éteindre le feu, mais de le faire virer vers la gauche pour qu’il rejoigne un autre incendie. Et [les pompiers] sont très optimiste ce matin, avec la température basse qu’on a eue cette nuit et qu’on aura la nuit prochaine », a expliqué M. Lafrenière aux citoyens qui ont évacué la ville du Nord-du-Québec, vendredi dernier.

Des avions-citernes de Roberval prendront d’ailleurs la direction de Lebel-sur-Quévillon, mardi, pour donner du renfort aux pompiers et à la ville. Depuis le début des incendies de forêt, Lebel-sur-Quévillon et Normétal, une municipalité d’Abitibi, se partageaient les appareils. Or, la situation est également jugée critique à Normétal.

Le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel était en Abitibi-Témiscamingue mardi. Il a annoncé qu’à partir de mercredi, 140 personnes s’ajouteront à la force de 230 pompiers qui combattent les flammes dans la région ouest du Québec, qui n’attend pas de pluie à court terme. D’ici cinq jours, 490 pompiers seront sur le terrain, a ajouté le ministre. Près de 5 500 personnes sont toujours évacuées en Abitibi et dans le Témiscamingue, et Normétal est toujours menacé par un feu situé à 7 km de la ville.

Malgré tout, la SOPFEU doit toujours faire des choix. « On n’a pas le choix de prioriser trois choses : les vies, les communautés et les infrastructures stratégiques », a dit le ministre.

M. Bonnardel a ajouté qu’il y avait un coût économique : plusieurs minières ont dû cesser leurs opérations et évacuer leurs complexes. Le gouvernement s’inquiète également qu’un incendie de forêt puisse « traverser » la route 113, ce qui couper l’accès à la fibre optique pour le nord du Québec. « Il est possible qu’ils perdent l’internet dans les prochaines heures, les prochains jours », a-t-il dit.

À 11 h 45 mardi, 152 feux étaient en activité au Québec.

Avec la collaboration de Charles Lecavalier, La Presse, à Québec