Annoncée comme l’un des principaux évènements touristiques de l’été dans la capitale nationale, l’exposition de sculptures végétales Mosaïcultures Québec 2022 s’attire toutefois des critiques des visiteurs et des résidants.

L’exposition, qui occupe une grande partie du parc du Bois-de-Coulonge, sur la Grande Allée, à Québec, a ouvert ses tourniquets le 24 juin.

Si beaucoup de commentaires publiés sur le web sont élogieux, certains déplorent l’absence de point d’eau, la difficulté de pousser un fauteuil roulant dans les allées caillouteuses et l’impossibilité d’entrer avec de la nourriture, même pour consommation dans la partie publique du parc.

Le site extérieur très ensoleillé n’offre effectivement pas d’endroit pour remplir une bouteille d’eau, a constaté La Presse.

« On s’installe sur un site existant et on l’utilise comme il est, on n’a pas creusé de trous pour mettre de la tuyauterie », explique le directeur des communications des Mosaïcultures internationales de Montréal (MIM), Jacques Ouimette.

Pas de station de remplissage

L’organisation n’a pas non plus prévu de station de remplissage comme dans d’autres évènements, dont Osheaga. « Ce sont des évènements de 10 jours, nous, c’est un évènement de quatre mois », plaide M. Ouimette.

Lundi, il y avait « plein de fauteuils, plein de marchettes » sur le site, affirme-t-il. « Quand vous avez une mobilité réduite, il faut quand même savoir que vous venez voir une exposition qui est extérieure dans un parc, et un parcours de 1,5 kilomètre. »

Quant à la nourriture refusée à la fouille à l’entrée, « ce n’est pas propre à Mosaïcultures, aucun évènement n’accepte ça ».

Aide gouvernementale

La plus grande exposition organisée à ce jour par MIM a reçu une aide de 16,5 millions de dollars du gouvernement du Québec, à laquelle la Ville a ajouté 1,8 million. Les revenus de la billetterie devraient atteindre 13,5 millions et les dépenses touristiques, près de 18 millions, avait annoncé Québec en août dernier.

L’État, qui est propriétaire du Bois-de-Coulonge, a prêté le terrain sans frais. Une partie du parc demeure accessible au-delà du site clôturé, mais pas les bâtiments abritant les toilettes ni le belvédère donnant une vue sur le fleuve.

Les habitués « pestent depuis l’automne », a souligné lundi un chroniqueur du Soleil, François Bourque.

« L’évènement a débuté depuis quelques semaines seulement. S’il faut qu’on ajoute des toilettes chimiques dans la portion qui n’est pas Mosaïcultures, on est ouvert à le faire », a indiqué lundi Jean-François Guay, porte-parole de la Commission de la capitale nationale, qui gère le parc.

Et le nouvel escalier qui reliera ce parc au pied de la côte Gilmour à compter de vendredi « va pouvoir amener les gens vers le fleuve », fait-il valoir.

MIM doit rendre le parc en l’état original et entièrement accessible à la population le 31 décembre au plus tard, prévoit l’entente.

« On a pris des dispositions pour s’assurer, justement, de ne pas revivre l’épisode de Gatineau », note M. Guay.

Les Mosaïcultures se sont tenues au parc Jacques-Cartier de Gatineau en 2017 et en 2018. Au printemps 2020, la Commission de la capitale nationale fédérale a fermé un secteur de ce parc durant 18 mois en citant des « dommages importants » causés par des « évènements de grande envergure ».

À Québec, « un dépôt en garantie a été demandé à MIM afin de nous assurer de la remise en état du site », précise M. Guay.