Il faut limiter la circulation des VTT et motoneiges hors des sentiers prévus, parce qu’ils détruisent la végétation et effraient la faune.

C’est le plaidoyer livré par les pourvoiries du Québec mercredi à la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 71, visant à mieux encadrer la pratique de ces loisirs motorisés.

Le projet de loi permet à l’État d’interdire l’accès à certains de ses territoires, mais cela ne suffit pas, selon la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ). La pratique de la motoneige hors piste est en pleine croissance : or ces machines, dotées notamment de chenilles spéciales, peuvent circuler partout et causer beaucoup de dommages.

« Pourquoi on ne détermine pas où on le permet ? » a demandé le président de la FPQ, Marc Plourde, en visioconférence.

« Est-ce que l’industrie du hors-piste est hors de contrôle ? » a demandé le ministre des Transports, François Bonnardel.

« Ce type de pratique de la motoneige connaît une popularité importante, a répondu M. Plourde. On n’a pas le choix de s’y adapter. »

Il réclame toutefois des outils réglementaires pour limiter la pratique notamment sur les pourvoiries.

La FPQ fait remarquer que la circulation anarchique des véhicules hors route dérange sa clientèle et nuit aux chasseurs.

« On essaie de maintenir des populations fauniques en santé, notamment les orignaux (pour la chasse). Le fait de circuler un peu n’importe où n’importe comment dérange le grand gibier. »

En outre, elle peut aussi ravager la flore sur des territoires autrement vierges. Les plantations de jeunes pousses d’arbres font « un beau champ de neige » pour aller s’amuser, a-t-il imagé, mais elles sont massacrées quand les motoneiges y circulent.

Rappelons que le projet de loi 71 vise à réformer complètement les règles pour les véhicules hors-route et les motoneiges.

Si ce texte de loi est adopté, il faudra avoir 16 ans et suivre une formation obligatoire pour conduire des VTT ou des motoneiges.

Le gouvernement estime nécessaire la réforme du projet de loi 71 en raison du bilan de sécurité « désastreux » des VTT et de la motoneige. En 10 ans, le VTT et la motoneige ont causé pas moins de 581 morts et 6237 hospitalisations. Dans 60 % des accidents mortels, le conducteur avait consommé de l’alcool.

Si le texte de loi est adopté, la conduite avec les facultés affaiblies deviendra interdite. La vitesse maximale imposée aux motoneigistes sera de 70 km/h, tandis qu’elle sera de 50 km/h pour les conducteurs de VTT. Et à moins de 100 mètres d’une habitation, d’un établissement de santé ou d’une aire réservée à la pratique d’activités culturelles, éducatives, récréatives ou sportives, les pilotes devront ralentir à 50 km/h.

Il y a 200 000 motoneiges et 400 000 VTT en circulation au Québec actuellement.