Les analyses toxicologiques de l'air menées à Beauceville, en Beauce, dans la foulée d'un incendie majeur dans des amas de pneus usagés indiquent que la qualité de l'air ne représente « aucun danger pour la santé », ont révélé les autorités dimanche midi, tout demandant du même souffle aux citoyens de garder éteints leurs systèmes de ventilation.

Il n'y a pas « de particules dommageables pour la santé, à l'exception de l'espace où se trouve directement le panache », a soutenu Urgence-Environnement.

Selon la Direction de la santé publique de la Chaudière-Appalaches, les données fournies par le laboratoire mobile TAGA confirment que le niveau de contaminants est « similaire à celui d'un épisode de smog dans une grande ville ».

Lors d'une conférence de presse, le docteur Pierre Deshaies, du Centre de santé et des services sociaux de Chaudière-Appalaches, a déclaré qu'il « reste encore un peu de contaminants, mais ce n'est pas à des niveaux préoccupants. »

Pour une raison inconnue, le feu aurait pris naissance samedi vers 22 h 30 sur les terrains de l'entreprise de recyclage de pneus Royal Mat, sur la 181e Rue.

Deux îlots correspondant à un total de plus de 3000 mètres cubes de pneus ont été la proie des flammes, a rapporté le directeur général de la municipalité, Félix Nunez.

Des pompiers venant de neuf municipalités sont venus aider leurs collègues de Beauceville. En tout, ils étaient environ 80 pompiers à combattre l'incendie. 

Les pompiers ont répandu du gravier et du sable sur le brasier, ce qui a permis d'étouffer le feu en diminuant son apport en oxygène. 

Au plus fort du brasier, les vents se dirigeaient vers le secteur industriel et résidentiel de la ville ce qui entraînait des émanations d'odeurs désagréables. Un immense panache de fumée surplombait la ville. Heureusement, les vents ont diminué d'intensité en cours de la matinée. 

Contrairement à ce qui a été diffusé dans certains médias, M. Nunez soutient que la municipalité n'a jamais envisagé d'évacuations. « Il n'a jamais été question d'évacuer personne, par la ville en tout cas », a-t-il déclaré à La Presse canadienne. 

L'hypothèse d'un incendie criminel sera notamment étudiée. La Sûreté du Québec a été chargée de l'enquête. « Des pneus ça ne prend pas en feu aussi facilement, surtout en hiver », a toutefois lancé le directeur de la ville. 

En conférence de presse, le député caquiste de Beauce-Nord, Luc Provencal, a déclaré qu'il compte rencontrer la ministre de la Sécurité publique « pour voir quelles sont les actions à prendre et s'il y a lieu, avoir une aide financière pour la municipalité, parce qu'un événement comme ça est très onéreux pour une municipalité ». 

L'entreprise Royal Mat est bien connue des services d'incendies de Beauceville qui s'y déplacent de deux à trois fois par année pour des incendies. Le nombre de ces visites a grandement diminué, selon M. Nunez, en raison de l'installation de murs coupe-feu entre les îlots de pneus. 

« Le problème, c'est qu'en hiver et à la fin de l'automne, ils récupèrent beaucoup de pneus via Recyc-Québec et ils ont de la difficulté à le gérer, a expliqué M. Nunez. Ça fait en sorte que les îlots communiquent et le feu se répand entre les îlots et ça devient difficile pour les services d'incendie. » 

C'est selon lui pour cette raison que le feu s'est propagé à un deuxième îlot samedi soir. 

Cet incendie est néanmoins « de loin le plus gros » de l'histoire de l'entreprise qui a pignon sur rue à Beauceville depuis au moins un quart de siècle.