À quoi ressemblera le troisième lien cher au gouvernement de François Legault ? Ce nouveau lien de plusieurs milliards entre Québec et Lévis passera-t-il par l'île d'Orléans ? La réponse à ces questions devrait venir d'ici un an. Les études sur le troisième lien seront terminées avant la fin 2019, a affirmé hier matin le ministre des Transports François Bonnardel aux maires des municipalités de l'île d'Orléans.

La rencontre entre le ministre et les élus a eu lieu hier matin, quelques heures avant que le gouvernement n'annonce un retard de trois ans dans la construction du nouveau pont de l'île.

M. Bonnardel a dit hier lors de cette rencontre « que le résultat de ces études allait nous être présenté à la fin de 2019 », a expliqué le préfet de la MRC de l'Île-d'Orléans et maire de Sainte-Pétronille, Harold Noël.

« On les laisse travailler un an avant de savoir à quoi va ressembler le troisième lien et, surtout, savoir de quelle façon ils vont passer le territoire de l'île », a ajouté M. Noël en entrevue avec La Presse.

Ces études vont permettre de « savoir si ça va ensemble, ou pas ensemble. Si ça passe, ça passe à quel endroit ? », précise le préfet. « Tout ça va venir dans un an à peu près. »

Le gouvernement a pour l'instant donné peu de détails sur l'échéancier d'un éventuel troisième lien. La Coalition avenir Québec (CAQ) s'était engagée à commencer la construction dans un premier mandat, soit d'ici 2022.

Le précédent gouvernement libéral avait affirmé que la construction d'un éventuel troisième lien ne pourrait commencer avant 2026. Il fallait laisser le temps au bureau de projet d'analyser tous les scénarios, faisait valoir le gouvernement Couillard.

Après son élection, la CAQ a resserré le mandat du bureau : seuls les scénarios à l'est seront envisagés. Le directeur en place a été remplacé. Le gouvernement a réitéré sa volonté d'accélérer le processus.

Le cabinet du ministre Bonnardel n'a pas voulu confirmer - ou nier - que les études seraient dévoilées dans un an. « Malheureusement, je ne peux rien vous confirmer par rapport à des dates ou par rapport à l'échéancier de fin des études », a répondu Sébastien Lépine, directeur des communications au cabinet.

PAS DE PONT AVANT 2027

Le ministère des Transports a annoncé hier que le nouveau pont de l'île d'Orléans ne serait pas construit avant 2027. Il était prévu pour 2024.

François Bonnardel a imputé au précédent gouvernement ce retard. Selon un communiqué envoyé par son ministère hier, « le gouvernement libéral connaissait cette information depuis le mois de février 2018 ». Or, les libéraux auraient continué de parler de l'échéance de 2024.

L'unique député libéral de la région de Québec a nié hier avoir été mis au courant de ce retard. Sébastien Proulx a plutôt dénoncé l'« improvisation » et l'« empressement » de la CAQ dans le dossier du troisième lien.

Le pont de l'île d'Orléans a 83 ans. Il est l'unique lien routier entre la rive nord et l'île. Le 1er octobre dernier, jour d'élections, il a été fermé durant deux heures à cause d'un trou dans la chaussée.

Le ministre Bonnardel a rencontré le préfet et les maires de l'île hier matin pour leur expliquer les raisons de ce retard - essentiellement, des appels d'offres qui se sont bouclés en plus de temps que prévu.

TUNNEL SOUHAITÉ

Le préfet s'est dit satisfait de la rencontre avec le ministre. Selon lui, ce dernier s'est engagé à augmenter les sommes prévues pour l'entretien du pont actuel jusqu'en 2027.

Harold Noël a aussi discuté d'un éventuel troisième lien. Selon plusieurs scénarios, cette nouvelle autoroute pourrait passer par l'île d'Orléans, soit par une sortie à l'extrême ouest ou carrément sur la longueur de l'île.

Cette option est envisagée, car elle permettrait de raccorder l'île à la rive sud à moindre coût, par un tunnel plus court, et ensuite faire passer les voitures par le nouveau pont prévu pour 2027.

Le préfet rappelle toutefois que le scénario qu'il privilégie est celui d'un tunnel entre les deux rives sous l'île d'Orléans, sans sortie sur cette dernière.

Harold Noël affirme avoir eu des garanties de M. Bonnardel pour que soient « priorisées l'intégrité et la valeur patrimoniale de l'île ».