«On prend tout le monde», a lancé le maire de Québec, Régis Labeaume, car la ville a réellement besoin des immigrants, vu la pénurie de travailleurs qui menace son avenir économique.

Le maire a fait ces commentaires peu après une allocution livrée mercredi à l'invitation de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) qui portait en partie sur l'entrepreneuriat qui est en hausse dans sa région. Une bonne nouvelle, minée par le manque de travailleurs, a-t-il déploré.

Il en manque 17 000 actuellement à Québec en incluant la rive-sud, a-t-il fait valoir.

«On a besoin des immigrants», a-t-il martelé. Il propose donc d'accueillir ceux qui sont des travailleurs spécialisés comme des docteurs en physique, mais aussi ceux qui ne sont pas scolarisés: les besoins se font sentir aussi dans la restauration et l'hôtellerie, a-t-il donné en exemple.

«On prend tout le monde. On est tellement mal pris, on prend tout le monde», a insisté M. Labeaume avec son habituel langage coloré.

Et sur sa venue à Montréal, il a ajouté: «je viens voir les immigrants qui n'ont pas d'emplois pour les amener à Québec. C'est très clair mon objectif», précisant en souriant avoir demandé «la permission de Valérie» (Plante, la mairesse de Montréal).

Sans détour, il a déclaré: «Moi je suis en recrutement». Il sera d'ailleurs présent jeudi au Salon de l'immigration et de l'intégration au Québec, afin de passer son message.

La population est appelée à se métisser au cours de la prochaine décennie, a martelé le maire devant une audience de gens d'affaires de Montréal.

«À Québec, la ville blanche judéo-chrétienne parlant français par excellence, on a besoin d'immigration. Sinon, notre avenir économique est en jeu.»

Mais cela sera un gros changement de paradigme, prévient-il.

La population immigrante est en hausse, constate-t-il, mais le rythme doit s'accélérer. Parce que sans travailleurs, les entreprises vont déménager là où ils se trouvent. Il faut expliquer cette réalité aux citoyens et leur faire voir la nécessité de l'immigration, juge le politicien.

D'ailleurs, ce défi n'est pas que celui de sa ville, mais de tout le Québec. Il a lancé cette statistique: dans les 10 prochaines années, 1,3 million d'emplois seront disponibles au Québec, dont 80 pour cent à l'extérieur de l'île de Montréal.

Sa ville a beaucoup à leur offrir. Et il ne croit pas que la tuerie de la mosquée de Québec, un crime terrible, mais isolé, dit-il, va décourager les immigrants de venir à Québec pour y vivre et travailler.