Quatre conseillers municipaux de la Ville de Terrebonne ont pris la décision de siéger comme indépendants. Le maire Jean-Marc Robitaille, qui fait actuellement l'objet d'une enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), perd du coup quatre alliés.

Réal Leclerc, Nathalie Bellavance, Claire Messier et Brigitte Villeneuve ont décidé de quitter la formation politique du maire Jean-Marc Robitaille et ont signé, hier matin, les documents officiels faisant d'eux des conseillers municipaux indépendants.

« Moi, ma décision est prise depuis la perquisition, mais j'attendais de voir que tout le monde revienne de vacances. [...] Probablement que certains conseillers y réfléchissent encore. C'est chacun notre décision personnelle », a expliqué le conseiller Réal Leclerc.

Jeudi dernier, tous les conseillers de l'équipe Robitaille se sont réunis pour discuter de la perquisition menée par l'UPAC à l'hôtel de ville en lien avec l'attribution de contrats publics, il y a un mois. Des perquisitions ont aussi eu lieu dans les résidences du maire Robitaille, de son chef de cabinet Daniel Bélec, du directeur général Luc Papillon et du conseiller Michel Morin. Dimanche soir, Mmes Bellavance, Messier et Villeneuve ont confirmé qu'elles emboîtaient le pas à Réal Leclerc.

« On était quelques-uns encore en réflexion, a expliqué Nathalie Bellavance. J'ai consulté mes bénévoles, les résidants de mon district, ma famille... Les gens me disaient qu'ils préféreraient que je sois indépendante, et j'étais plus à l'aise de poursuivre mon travail ainsi. »

« Moi, ce n'est pas dans les valeurs auxquelles j'adhère, a expliqué pour sa part M. Leclerc, policier retraité et conseiller depuis 2001. Quand une perquisition est signée par un juge, normalement... Je n'accuse personne... Mais quand un juge signe un mandat de perquisition, c'est parce qu'il y a eu une enquête avant, il y a eu d'autres choses avant. »

« On n'est pas encore assez »

Ces quatre conseillers s'ajoutent aux deux autres qui siégeaient déjà comme indépendants - Serge Gagnon et André Fontaine. Dix des seize conseillers représentent toujours l'équipe Robitaille. M. Gagnon croit que tous ceux qui n'ont rien à se reprocher devraient s'en dissocier.

« Je suis content que quatre personnes aient choisi la Ville avant l'équipe. Mais on n'est pas encore assez nombreux, il faudrait être huit ou neuf. En ce moment, le même flou persiste », affirme le conseiller indépendant.

Après les perquisitions, M. Gagnon avait demandé aux personnes ciblées de se retirer de leurs fonctions le temps que l'UPAC mène son enquête. Toutes sont restées en poste.

« Se retirer n'est pas admettre qu'on est coupable. Au contraire, c'est vénérable, soutient M. Gagnon. Le maire, sa conjointe [aussi conseillère municipale] et son chef de cabinet sont en congé de maladie. Le directeur général, qui a aussi été perquisitionné, revient de vacances et va reprendre ses fonctions. Bref, les postes décisionnels de première importance, ce sont des gens qui ne sont pas opérationnels ou qui font l'objet d'une enquête criminelle qui les occupent. »

La guerre au conseil ?

Pour les conseillers qui ont décidé de se retirer de l'équipe Robitaille, l'ambiance ne devrait pas être à couteaux tirés avec leurs confrères. Ils espèrent qu'ils pourront continuer à unir leurs efforts pour faire cheminer la ville qu'ils représentent.

« Nous, on ne forme pas une équipe contre Jean-Marc Robitaille. On est indépendants et on veut continuer de bien faire notre travail », a déclaré Mme Bellavance, qui est également présidente de la Commission des finances.

« Tout le monde est libre et volontaire là-dedans, on ne se chicane pas, a affirmé de son côté le conseiller Leclerc. On veut continuer de travailler pour la Ville. On ne veut pas faire comme ç'a été le cas à Mascouche et que ce soit la guerre au conseil, pas nous. »

La prochaine assemblée du conseil municipal doit se tenir le 12 septembre.