Le pire devrait être passé mais le travail ne fait que commencer à la suite des grandes marées qui ont causé des dommages importants, lundi et mardi, en Gaspésie, dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord.

Des vents du Sud moins puissants, mardi après-midi, ont causé beaucoup d'inquiétudes mais peu de dégâts supplémentaires lors de l'avant-dernier épisode des grandes marées.

En entrevue à La Presse Canadienne, mardi en fin d'après-midi, Gilles Soucy, conseiller à la direction régionale de la Sécurité civile, a dit que la situation s'était globalement améliorée dans ces régions à l'exception d'un secteur entre Sainte-Flavie et Rimouski. À cet endroit, une quinzaine de résidences ont subi des dommages importants qui nécessiteront des évaluations plus approfondies afin de déterminer si, et quand, leurs occupants pourront s'y établir de nouveau.

De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a annoncé mardi en fin de journée la mise en oeuvre du Programme général d'aide financière, qui constitue une aide de dernier recours notamment pour certains dommages liés aux résidences principales et aux infrastructures municipales qui ne peuvent être couverts par une assurance.

«Dès que l'inventaire de l'ensemble des dégâts sera complété, les résidences principales et les biens essentiels seront dédommagés, mais pas les résidences secondaires», a précisé M. Dutil.

Des députés du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont demandé l'intervention rapide du gouvernement puisque les grandes marées de cette année ont été particulièrement violentes et ont causé des dommages importants le long des rives du Saint-Laurent.

Les citoyens sont désemparés et ne savent plus à qui s'adresser, a déclaré mardi le député de Matane, Pascal Bérubé. Il a soutenu que son bureau était inondé de requêtes.

«On va en avoir pour des mois et des années de réclamations auprès de la Sécurité civile, et là, les gens sont complètements perdus», a indiqué le député péquiste.

M. Bérubé a demandé l'intervention d'une unité spéciale qui irait s'installer dans les régions touchées dans les prochaines 24 heures pour aller répondre aux questions des citoyens.

Pour sa part, la députée de Matapédia, Danielle Doyer, a dit qu'elle n'avait jamais vu des marées aussi violentes en 16 ans. Elle a discuté avec le ministre Dutil pour qu'il aille constater sur place l'étendue des dommages.

La route 132 a notamment due être fermée à la circulation à Sainte-Flavie, mardi. Des restrictions affectaient trois autres segments de cette route en raison d'affaissement de la chaussée.

Par ailleurs, Via Rail Canada a avisé ses voyageurs, mardi après-midi, que le train qui effectuera la liaison entre Montréal et Gaspé, ce mercredi, devra terminer sa route à Campbellton, en raison des intempéries. Des portions de la voie ferrée ont été submergées et une inspection doit être complétée afin d'assurer la sécurité des voies.

L'heure était donc au bilan, mardi matin, dans ces régions qui ont été frappées par des vents violents frôlant les 100 km/h, lundi. Les centaines de résidants de plusieurs villes du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et de la Côte-Nord qui avaient été évacués en raison des intempéries avaient pu regagner leur domicile dès lundi soir.

À Sept-Îles, les quelque 100 personnes qui avaient été évacuées lundi après-midi ont pu regagner leur domicile en soirée. Deux résidences secondaires étaient menacées - l'une d'entre elles a d'ailleurs été démolie mardi après-midi.

À Matane, la vingtaine de personnes qui avaient dû quitter leur maison ont pu dormir dans leur lit, lundi soir. La journée de mardi a été consacrée à l'estimation des dommages financiers, a confirmé le responsable des communications, Marc-André Lavoie.

La traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout, qui avait été fermée lundi, a été rétablie mardi matin, selon le directeur des communications de la Société des traversiers du Québec, Jean Cantin.

Du côté de Sainte-Luce, à l'est de Rimouski, la route touristique du Fleuve Ouest a été rouverte à la circulation, a expliqué le maire de la municipalité, Gaston Gaudreault. Au moins cinq résidences sont toutefois inhabitables et M. Gaudreault s'attend à des dommages financiers de l'ordre de 8 à 10 millions $. L'état d'urgence y était toujours maintenu mardi après-midi et la municipalité a demandé au ministère de la Sécurité civile d'être déclarée zone sinistrée.

La même demande a été formulée par la ville de Rimouski. Son directeur général Jean Matte désire ainsi obtenir une aide financière pour les infrastructures municipales et les propriétés privées endommagées par les marées.

«Il y a sûrement plus d'une centaine de résidences qui ont été endommagées», a estimé M. Matte, qui demande aux personnes touchées de communiquer avec les représentants de la municipalité, qui s'affairent à dresser un inventaire complet des dommages.

Étant donné l'étendue de ceux-ci et le nombre de villages qui ont été touchés, les pertes financières pourraient être importantes. Toutefois, aucune perte humaine n'a été enregistrée.

En entrevue à La Presse Canadienne, mardi, René Héroux, météorologue à Environnement Canada, a indiqué que les changements climatiques expliquent, en partie, la variabilité du climat qui a affecté grandement le Québec ces dernières heures.

Ne reste donc qu'un épisode de grandes marées, mercredi après-midi.