Après avoir critiqué l'administration Vaillancourt en campagne électorale, des groupes communautaires de Laval appellent Québec à l'aide pour empêcher la multiplication de logements insalubres.

Des dizaines de personnes ont manifesté dans la troisième ville du Québec, hier, pour réclamer de nouvelles règles et des inspecteurs afin de mieux protéger les locataires. Ils souhaitent que le gouvernement adopte un code du logement qui sera appliqué dans toutes les villes de la province. Les manifestants se sont donné rendez-vous devant un logement de la rue Lahaie. À l'intérieur, un tronc d'arbre sert de colonne entre la cuisine et le salon. Des fissures sont bien visibles sur les murs. Au sous-sol, une grande partie des fondations est grugée et n'offre aucun support au bâtiment. L'humidité est palpable dans toutes les pièces.

 

Le locataire, Tat Toai Nguyen, habite le logement avec sa femme et ses trois enfants depuis un peu plus de quatre mois. Son loyer: 800$ par mois, chauffage en sus.

«Le propriétaire est quelqu'un d'assez ouvert à la discussion, indique M. Nguyen. Mais seulement, ça prend un peu de temps avant qu'il vienne réparer tout cela.»

Selon Claudine Inizan, de la Table régionale des organismes communautaires autonomes en logement de Laval, la famille Nguyen aurait été mieux protégée si les propriétaires de Laval étaient régis par un code du logement. «S'il y avait eu des inspecteurs municipaux, ils auraient pu entrer rapidement dans le logement et obliger le propriétaire à faire les travaux», a-t-elle indiqué.

Laval n'est pas un cas isolé, dit France Émond, du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). Hormis Montréal et quelques autres exceptions, la vaste majorité des villes n'ont aucun règlement pour assurer la salubrité des appartements.

«Ce n'est pas parce qu'on a un code qu'on va régler tous les cas de taudis, convient France Émond. Mais ça va donner un recours à la majorité des locataires qui ont un problème.»

Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, se dit ouvert à un code du logement, à condition que le gouvernement compense la Ville pour les dépenses engagées.

De son côté, le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a rencontré plusieurs intervenants en logement ces dernières semaines. Et il compte aborder le sujet avec la direction de la Régie du logement, a dit son porte-parole, Sylvain Bourassa.