L'administration Tremblay ne serait pas forcée de geler les transferts aux arrondissements si elle avait mieux prévu les effets de la crise économique, dénonce le chef de l'opposition, Benoit Labonté.

La Presse a révélé hier que les 19 arrondissements de Montréal devraient composer l'an prochain avec la même enveloppe budgétaire qui leur avait été attribuée en 2009. La raison: les finances de la Ville sont serrées en raison de la crise économique mondiale.

 

«C'est la preuve du manque total de prévoyance de l'administration Tremblay», a raillé Benoit Labonté au cours d'un entretien téléphonique.

Le maire de l'arrondissement de Ville-Marie n'est guère surpris que la Ville se retrouve dans un tel pétrin financier. Depuis des mois, il lui reproche de ne pas avoir prévu de réserves dans son dernier budget pour contrecarrer les effets de la récession.

En maintenant telles quelles les enveloppes destinées aux arrondissements, toutefois, l'administration Tremblay se trouve à leur imposer des coupes, poursuit M. Labonté. Car les dépenses des arrondissements - salaires, investissements, achat de matériaux - continuent de grimper, même si les revenus restent les mêmes.

C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner si certains arrondissements, pris à la gorge, sont obligés de retrancher dans certains services aux citoyens comme la propreté ou le déneigement, prévient-il.

«On demande aux arrondissements de livrer 100% des services alors qu'on ne leur accorde que 22% du budget de la Ville de Montréal», souligne-t-il.

Si le tandem qu'il forme avec Louise Harel est élu à la mairie de Montréal aux élections de novembre, Benoit Labonté compte revoir de fond en comble le modèle de la ville centre et des 19 arrondissements. Le ménage est nécessaire, croit-il, d'autant plus que certains arrondissements reçoivent beaucoup moins d'argent que d'autres, alors qu'ils doivent tous accomplir les mêmes tâches.

Dans le rouge

La récession pèse plus lourd que prévu sur les finances de Montréal. Le ralentissement du marché immobilier prive la Ville de millions en droits de mutation, communément appelés «taxe de bienvenue». La chute des taux d'intérêt et la baisse du nombre de contraventions saignent aussi les coffres municipaux. Si la tendance se maintient, la Ville terminera l'année 2009 avec un déficit de 50 millions.

L'administration Tremblay avait annoncé des compressions de 155 millions en février, mais cela ne lui permettra pas de compenser le manque à gagner. Elle compte désormais sur l'aide de Québec pour boucler son budget. Ses représentants ont entamé des négociations avec Québec afin de convaincre le gouvernement de verser 40 millions pour régler le «déficit structurel» de la Société de transport de Montréal.