Selon un certain nombre de ses hauts dirigeants, il est peu probable que le Parti libéral du Canada profite de la première occasion - au début du mois d'octobre - pour faire tomber le gouvernement minoritaire de Stephen Harper.

De plus, si jamais le PLC décidait d'aller de l'avant plus tard cet automne, et forcer la tenue d'un quatrième scrutin fédéral en cinq ans, le dossier de la réforme de l'assurance-emploi n'en serait pas la cause.

«L'assurance-emploi ne servira pas de prétexte à déclencher des élections, a annoncé le sénateur libéral David Smith. Je n'entends pas de Canadiens réclamer une campagne électorale à partir de ce dossier.»

Les disputes entre libéraux et conservateurs se sont amplifiées tout l'été alors qu'un comité bipartite a été jusqu'à maintenant incapable de s'entendre sur un projet de réforme de l'assurance-emploi.

Le premier ministre Stephen Harper et le chef libéral Michael Ignatieff ont convenu de créer ce groupe de travail, en juin dernier, dans le cadre d'une entente de dernière minute qui a permis d'éviter la tenue d'élections fédérales en plein milieu de l'été.

Au même moment, M. Harper a accepté d'accorder au PLC une journée d'opposition à la Chambre des communes, peu de temps après le dépôt du rapport du comité bipartite et la présentation du bilan économique du troisième trimestre, durant la semaine du 28 septembre.

La journée d'opposition, durant laquelle les libéraux pourraient provoquer un vote de non-confiance, se tiendra entre le 1er et le 7 octobre.

Le sénateur Smith a laissé sous-entendre que les libéraux n'étaient pas pressés de renverser le gouvernement.

«Ce n'est pas parce qu'une occasion de déclencher une élection se présente qu'il faille absolument aller de l'avant. Nous tenons à ce que le Parlement fonctionne», a noté le sénateur Smith

«On ne peut appuyer sur le bouton à chaque fois», a-t-il ensuite imagé, qualifiant une telle attitude d'irresponsable.

Les stratèges libéraux ont également fait remarquer que le délai sera bref entre la rentrée parlementaire, le 14 septembre, et leur première journée d'opposition.

De plus, les activités à la Chambre des communes seront interrompues durant la semaine du 21 septembre alors que M. Harper participera au sommet du G20 à Pittsburgh.

Le leader libéral à la Chambre des communes, Ralph Goodale, a aussi fait remarquer que la réforme de l'assurance-emploi n'était qu'un des quatre dossiers qui pourraient inciter le PLC à faire tomber le gouvernement. L'échec du gouvernement à lancer des travaux d'infrastructure, la situation entourant la crise d'isotopes médicaux et l'incapacité du gouvernement à élaborer un programme visant à éliminer le déficit pourraient aussi mener à un nouveau scrutin fédéral.