L'opposition maintient la pression sur le gouvernement Legault pour qu'il rembourse les trop-perçus d'Hydro-Québec. Une pétition est maintenant en ligne sur le site web de l'Assemblée nationale.

Jeudi, le chef intérimaire libéral, Pierre Arcand, est revenu à la charge, en accusant le premier ministre François Legault d'avoir « littéralement leurré » des milliers de personnes.

En 2017, la Coalition avenir Québec (CAQ), qui formait la deuxième opposition officielle, avait invité les Québécois à signer une pétition exigeant le remboursement de 1,5 milliard en trop-perçus.

Environ 50 000 personnes avaient répondu à l'appel de la CAQ, qui qualifiait alors ces trop-perçus de taxe déguisée et sournoise.

Mais depuis qu'il est au pouvoir, M. Legault refuse de les rembourser, arguant n'avoir jamais promis de le faire en campagne électorale.

Il a fait valoir que les Québécois auront plus d'argent dans leurs porte-feuilles grâce à son gouvernement, qui réduira la taxe scolaire et haussera les crédits d'impôt pour les familles.

De plus, il promet que les tarifs d'hydroélectricité n'excéderont jamais l'inflation. « On ne verra plus jamais ça avec un gouvernement de la CAQ. Jamais », a-t-il martelé, jeudi.

Mais les partis d'opposition n'en démordent pas : la CAQ a « dupé » les Québécois. « Admettez aux Québécois que vous les avez dupés, a lancé le porte-parole libéral en matière d'énergie, Saul Polo. Remboursez et excusez-vous. »

Au chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, M. Legault a répondu, d'un ton exaspéré : « Où suggère-t-il qu'on le prenne, le 1,5 milliard ? »

44 000 signatures

Le premier ministre s'enlise dans cette question des trop-perçus d'Hydro-Québec depuis son arrivée au gouvernement.

D'ailleurs, une pétition réclamant le remboursement total des trop-perçus, lancée vendredi dernier par la Fédération canadienne des contribuables (FCC), a amassé jusqu'à présent 44 000 signatures.

« À l'opposition, François Legault disait que cet argent appartenait aux Québécois, et que le premier ministre se devait de le leur rembourser. Maintenant qu'il est premier ministre, il est temps qu'il honore sa parole », a affirmé par voie de communiqué Renaud Brossard, directeur québécois de la FCC.

Jeudi, le député péquiste Sylvain Gaudreault a annoncé qu'il acceptait de parrainer la pétition pour qu'elle apparaisse sur le site web de l'Assemblée nationale, et ce, jusqu'au 28 mai 2019.

Une fois la période de signature terminée, il la présentera à tous les députés de l'Assemblée nationale et pourra proposer qu'on l'étudie en commission parlementaire. Le gouvernement doit répondre à toutes les pétitions.

« Ça pourrait être, par exemple, de faire une consultation publique ; ça pourrait être d'entendre le PDG d'Hydro-Québec, M. (Éric) Martel, pour qu'il vienne nous dire pourquoi il ne veut pas rembourser les trop-perçus, imaginez tous les mandats d'initiative possibles », s'est réjoui M. Gaudreault en point de presse.

Selon Hydro-Québec, la somme de 1,5 milliard représente l'écart entre le rendement autorisé par la Régie de l'énergie et le rendement réel.

En mars dernier, la société d'État a dévoilé des profits de 2,84 milliards, alors qu'ils avaient été de 2,86 milliards lors de l'exercice précédent.

Ce résultat tenait compte d'une charge de 45 millions attribuable au partage d'une partie des écarts de rendement avec la clientèle d'Hydro-Québec.