La Protectrice du citoyen, Marie Rinfret, enquête sur le congédiement du lanceur d'alerte Louis Robert, a-t-elle confirmé dans une lettre déposée à l'Assemblée nationale, mardi.

Elle a répondu favorablement à une demande formulée la semaine dernière par le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne.

Celui-ci souhaite faire la lumière sur les circonstances qui ont mené au congédiement de M. Robert le 24 janvier. L'agronome, qui cumulait 32 années d'expérience, a transmis à un journaliste des documents internes qui démontraient l'ingérence du privé dans la recherche publique sur les pesticides.

Normalement, la Protectrice du citoyen ne confirme pas la tenue d'enquêtes. Elle a choisi de déroger à cette pratique «à la lumière des échanges et débats intervenus dans les derniers jours», a-t-elle précisé dans sa lettre.

«Cette intervention porte sur le traitement des divulgations au sein du ministère ainsi que sur des allégations d'actes répréhensibles possiblement commis à l'égard de ce ministère», a écrit Mme Rinfret.

Lorsque le congédiement de M. Robert a été rendu public, le ministre Lamontagne a d'abord affirmé avoir personnellement autorisé le congédiement de l'agronome Louis Robert de son ministère après 32 années de service. M. Robert avait fourni à des médias des documents confidentiels qui démontraient l'ingérence du privé dans la recherche publique sur les pesticides.

Le ministre a changé sa version des faits quelques jours plus tard. Il a dit avoir commis une «erreur» et nié avoir eu un rôle à jouer dans le congédiement du fonctionnaire. Pour le prouver, il a demandé à Mme Rinfret de se pencher sur la question.

M. Lamontagne souhaite maintenant confirmer que le congédiement ne constitue pas des représailles à la dénonciation, et certifier qu'il n'a pas lui-même été impliqué dans la décision.

«Inacceptable»

Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), qui représente Louis Robert, a demandé sa réintégration sur-le-champ. Faute de quoi, il envisage de contester le congédiement par le biais d'un grief, ou encore en s'adressant aux tribunaux.

Le président du SPGQ, Richard Perron, voit mal comment l'enquête de Mme Rinfret permettra d'expliquer pourquoi M. Robert a été congédié.

«Par cette enquête, le ministre demande à la Protectrice du citoyen de lui laver les mains, a dénoncé M. Perron. C'est inacceptable et ça ne permettra pas d'aller au fond des choses.»