Sans en faire un engagement formel, le chef péquiste Jean-François Lisée se donne pour objectif que 16 % de ses candidats aux élections de l'an prochain soient issus des communautés culturelles. Ces 20 aspirants députés ne seraient pas cantonnés aux circonscriptions imprenables.

À son arrivée au conseil national extraordinaire de son parti à Drummondville dimanche, Jean-François Lisée a soutenu que son parti est « en renouvellement profond ». Entre autres sous l'impulsion des recommandations faites par Paul St-Pierre Plamondon dans son rapport « Osez repenser le PQ ».

Les délégués péquistes vont d'ailleurs adopter dimanche une vingtaine des 156 propositions faites par cet ex-candidat à la direction.

Ce dernier disait au moment de la présentation de son rapport que le PQ a une « pente à remonter » auprès des communautés culturelles, notamment en raison du débat sur le projet de charte des valeurs. 

Il recommande par exemple qu'un siège soit « réservé à la diversité » sur chacun des 125 exécutifs de circonscription. Le PQ propose une formule moins contraignante dans son cahier de propositions et suggère aux délégués de « favoriser la présence d'au moins une personne de la diversité » pour chaque exécutif.

Lors d'une mêlée de presse, M. Lisée a déclaré que son parti fait davantage de place aux minorités visibles, qui représentaient 16 % de la population du Québec en 2011.

Avoir cette proportion de candidats issus de la diversité au scrutin de l'automne 2018, « c'est un souhait, c'est un objectif », a-t-il dit. Mais « je ne dis pas qu'il y aura un quota ».

Ils se trouveront dans des circonscriptions prenables ? « On travaille là-dessus, on veut des candidats de la diversité, on veut en avoir dans la députation », a-t-il répondu.

« On se bat pour qu'il y ait une juste représentation de la diversité dans la fonction publique, les conseils d'administration publics. Et c'est à peu près 16 %. La première chose qu'on veut faire, c'est avoir au moins 16 % des délégués qui seront de la diversité » lors du congrès du parti en septembre.

Les propositions du PQ pour lutter contre le racisme « portent dans les communautés », selon lui. Et le parti a trouvé « en équilibre entre (sa) volonté d'affirmer l'identité québécoise et de rassembler ».

Place aux jeunes

Le chef péquiste a ajouté que « la montée des 40 ans et moins est visible » depuis son arrivée comme chef l'automne dernier. « Plus de la moitié des délégués ici ont moins de 40 ans ».

Les militants sont appelés à adopter une proposition visant à octroyer le tiers des sièges des instances du PQ aux personnes de cette tranche d'âge, comme le recommande le rapport de Paul St-Pierre Plamondon.

Confirmant devant les délégués son départ prochain de la présidence du PQ, Raymond Archambault a assuré à la blague qu'il n'est « pas victime du syndrome tasse-toi mononcle ». La seule candidate affichée à sa succession jusqu'ici est Gabrielle Lemieux, ex-candidate et membre du comité de direction âgée de 31 ans.

Pour M. Archambault, le PQ entre dans « l'ère post-convergence ». Il s'agit en effet du premier rassemblement péquiste depuis que Québec solidaire a rejeté tout pacte électoral avec le PQ. Des discussions ont lieu à huis clos sur le sujet au conseil national extraordinaire.

Des députés voient du positif dans la tournure des événements. « Les gens sont quand même contents, a dit Dave Turcotte. Il n'y avait pas l'unanimité au sujet de Québec solidaire. On commence à connaître davantage leur programme. C'est quand même assez extrémiste comme position, Québec solidaire. »

Ce parti, « c'est l'extrême-gauche », a renchéri Sylvain Gaudreault. Quant à la Coalition avenir Québec, c'est « l'extrême-droite populiste » selon lui.