La Directrice des poursuites criminelles et pénales (DPCP), Annick Murphy, a réclamé mardi une enquête criminelle sur les allégations du président du syndicat des policiers de Montréal, Yves Francoeur.

Dans un communiqué émis en matinée, Me Murphy annonce avoir demandé au sous-ministre de la Sécurité publique de se pencher sur les propos du président de la Fraternité des policiers de Montréal.

«Par ces propos, M. Francoeur laisse entendre qu'un procureur aux poursuites criminelles et pénales était prêt à déposer des accusations, mais que cette décision aurait été en quelque sorte bloquée à un plus haut niveau, affirme Me Murphy. Malgré la gravité des allégations, plus de cinq jours se sont écoulés sans que ce dernier communique avec le DPCP ou rencontre l'UPAC.»

Jeudi dernier, M. Francoeur a affirmé au micro de Paul Arcand que deux élus libéraux, dont un siège toujours, ont fait l'objet d'une enquête criminelle qui est maintenant dans un cul-de-sac. Selon lui, des accusations auraient été déposées «si ce n'était pas deux élus libéraux».

Me Murphy a affirmé en commission parlementaire ne pas détenir de dossier correspondant à celui décrit par M. Francoeur. Après avoir mené «toutes les vérifications possibles», elle a réclamé mardi l'intervention de la police.

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a affirmé jeudi dernier qu'il « y a une impression d'immunité libérale dans nos institutions ».

La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, a pour sa part affirmé que  M. Francoeur «fait mal» au DPCP.

M. Francoeur a confirmé lundi avoir pris contact avec l'UPAC. Dans une déclaration écrite, son porte-parole, Martin Desrochers, a affirmé lundi que «les autorités compétentes seront rencontrées en temps et lieu».

La sortie du leader syndical est survenue jeudi, le jour où le gouvernement Couillard a présenté un projet de loi qui rend obligatoire le port de l'uniforme pour les policiers. S'il est adopté tel quel, les agents ne pourront plus porter des pantalons de camouflage en guise de moyens de pression.