Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) ne détient pas de dossier sur une enquête criminelle visant deux élus libéraux en 2012, dont l'un serait toujours député.

Le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, soutenait jeudi matin que le dépôt d'accusations aurait été bloqué dans ce dossier.

«Selon les informations que j'ai en main en ce moment, nous n'avons pas le dossier auquel M. Francoeur faisait état ou aurait fait état», a affirmé la directrice des poursuites criminelles et pénales, Me Annick Murphy, lors de son passage en commission parlementaire pour l'étude des crédits du ministère de la Justice.

«La couleur de ce dossier-là, je ne l'ai pas vue», a-t-elle ajouté plus tard.

Elle a rappelé que M. Francoeur laisse entendre qu'un supérieur d'un procureur «aurait, par une action, refusé de porter une accusation» contre deux députés libéraux. «Ça me préoccupe énormément qu'un policier d'expérience comme M. Francoeur, à qui on aurait révélé des informations aussi graves, n'ait pas porté à l'attention... demander une enquête sur des allégations aussi graves que celles-là. On parle ici peut-être d'entraves à la justice, d'abus de pouvoir, de malversation. Il me semble que M. Francoeur aurait dû agir à ce  moment-là.»

Me Murphy invite le chef syndical des policiers du SPVM à lui transmettre «toutes les informations sur le rapport d'enquête dont il aurait entendu parler».

«Je promets même d'informer le public si M. Francoeur me contacte», a-t-elle précisé.

À la Sûreté du Québec, on ignore également le dossier auquel a fait référence M. Francoeur au micro du 98,5 FM, a signalé une source fiable.

Le directeur du SPVM Philippe Pichet a assuré ne pas être au courant de ce dossier et s'est également dit préoccupé par les allégations du chef syndical. «Il est important de valider rapidement ce qui a été avancé. Mais ça relève de l'UPAC, ce n'est pas de l'autorité du SPVM», a-t-il expliqué à La Presse jeudi. Ainsi, ajoute-t-il, il n'a pas l'intention d'enquêter sur cette affaire. «Quand ça nous concerne, on va prendre des actions, mais il n'est pas question de se mêler de ce dossier-là», dit-il.

- Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron