Les délégués péquistes ont décidé que le budget pour la campagne des candidats à la succession de Pauline Marois pourrait dépasser 400 000 $. Une décision qui favorisera Pierre Karl Péladeau. À l'origine, l'exécutif du PQ avait proposé un plafond de 300 000$ qui déjà était jugé trop élevé par les candidats potentiels, comme Martine Ouellet et Alexandre Cloutier.

Plus tôt dans la journée, les délégués du Parti québécois réunis pour décider des règles de la course au leadership de leur parti ont repoussé l'idée de «primaires ouvertes», qui auraient permis à l'ensemble des sympathisants souverainistes de participer au choix du prochain chef. 

Une forte majorité des délégués a opté pour le statu quo. Les membres du PQ auront donc le droit de voter, par téléphone ou par internet, lors d'une consultation qui débutera le 13 mai pour se terminer le 15. Si un deuxième tour était nécessaire, il aurait lieu du 20 au 22 mai. La proposition de l'exécutif était pour un vote mi-avril, mais les militants ont jugé qu'il y avait encore des risques de tempête susceptibles de forcer l'annulation du grand rassemblement envisagé. Les délégués ont aussi décidé que la contribution exigée des candidats serait de 20 000 $. Quelques candidats potentiels jugeaient trop élevée la cible de 30 000$ proposée à l'origine par l'exécutif du parti.



Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean et partisan de «primaires ouvertes», a affirmé ne pas vouloir baisser les bras malgré tout. «Il y aura bien d'autres occasions d'envoyer un message d'ouverture. Je suis fier d'avoir amorcé ce débat, c'est le premier, mais ce ne sera pas le dernier», a-t-il soutenu. «Le pari qui est pris c'est que le renouveau du PQ va passer par l'arrivée de nouveaux membres plutôt que de sympathisants au parti. La vente de cartes, cela a marché par le passé, on peut encore y arriver» a-t-il ajouté.

Plusieurs représentants et de députés s'opposaient à cette idée, plaidant notamment que l'achat d'une carte de membre à 5 $ ne représente pas un obstacle pour ceux et celles qui voudraient  émettre une opinion et exercer un droit de vote concernant un candidat à la direction du PQ.

«Le parti a soif de changement, il y a eu un débat serein, c'est le premier d'une longue série, on ne pourra rejeter du revers de main toutes les propositions. Le PQ c'est le parti des Québécois, il n'y a pas de contrôle des micros, pas de jeu de coulisses» a dit M. Cloutier, au sujet des échanges qui venaient de se dérouler à huis clos.

Ces choix encadrant le format de la course viendront alimenter sa réflexion au sujet de son éventuelle candidature, a-t-il indiqué. Les questions de fond seront plus déterminantes.

Autre candidat probable à la succession de Mme Marois, Jean François Lisée s'est dit déçu de cette décision. «Je suis démocrate, j'accepte la décision, j'aurais préféré qu'elle soit autre. Il nous reste à appliquer la méthode que nous a léguée René Lévesque, que les gens deviennent membres du PQ et participent à notre avenir» a déclaré M. Lisée.