La première ministre Pauline Marois s'est étonnée du ton inutilement alarmiste de la société Alcoa, qui menace de fermer des usines si ses tarifs d'électricité ne sont pas revus à la baisse.

Mme Marois a déclaré que des discussions sont en cours au plus haut niveau avec l'entreprise américaine, qui a acheminé un préavis officiel pour réduire l'approvisionnement en hydro-électricité de ses trois alumineries du Québec, qui emploient 3500 personnes.

La première ministre a expliqué que son chef de cabinet adjoint, Dominique Lebel, et le secrétaire général du Conseil exécutif, Jean St-Gelais, ont rencontré les dirigeants d'Alcoa.

Depuis quelques semaines, le secteur de l'aluminium réclame une renégociation à la baisse des tarifs d'électricité d'Hydro-Québec en faisant valoir qu'ils sont plus élevés que dans certains pays. En septembre, la société Rio Tinto avait réclamé une diminution de 30% du tarif industriel.

Mercredi, Mme Marois a fait une déclaration à la presse parlementaire pour indiquer que son gouvernement ne négociera pas sur la place publique.

«Je suis un peu étonnée de ce que j'entends ce matin au sujet d'Alcoa, a-t-elle dit. Je crois que le ton est très alarmiste, inutilement. Nous sommes en discussions avec Alcoa, et ce, au plus haut niveau.»

La ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, a rappelé que le tarif L d'Hydro-Québec est dans la moyenne des prix exigés du côté de l'aluminium.

«Il est exact que le marché de l'aluminium, actuellement, semble un peu moins pire que ce que c'était en 2009, mais il y a des fluctuations et la situation particulière d'Alcoa est aussi préoccupante», a-t-elle dit.

En Chambre, le chef parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, a accusé le gouvernement de se livrer à un sabotage économique par sa fermeture envers les demandes des alumineries.

«Le problème qu'on a, c'est qu'il y a 3300 emplois perdus, a-t-il dit. La première ministre nous dit qu'elle négocie. Sa ministre a dit que les alumineries trompaient la population.»

Mme Marois a accusé les libéraux d'être irresponsables en affirmant que les pertes d'emplois, aux trois usines d'Alcoa à Baie-Comeau, Bécancour et Deschambault, sont effectives.

«Dire qu'il y a 3000 pertes d'emplois, alors que nous sommes en discussion avec les entreprises pour nous assurer de la continuité des opérations, c'est mentir à la population», a-t-elle dit.