Des centaines de manifestants s'étaient rassemblés sur la colline parlementaire, vendredi, pour exhorter le gouvernement fédéral à rendre justice aux femmes autochtones portées disparues ou assassinées.

Les militants ont pressé les conservateurs d'ouvrir une commission d'enquête publique sur le nombre alarmant de femmes autochtones - qui atteint, selon certaines estimations, près de 600 -, ayant été victimes d'un crime violent.

Plusieurs d'entre eux avaient emporté la photographie de leur proche disparue. Ils étaient rassemblés à Ottawa pour la huitième édition de la vigile annuelle Soeurs d'esprit, qui se tenait également dans 216 autres villes à travers le pays et le monde.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, était du nombre et semblait particulièrement ému lors de son discours devant la foule. Il a lancé une question rhétorique, s'interrogeant sur la nécessité de manifester pour exiger la tenue d'une commission d'enquête si 600 femmes d'Ottawa devaient être tuées ou portées disparues.

On estime que depuis les années 60, près de 600 femmes autochtones ont été assassinées ou portées disparues au Canada. L'Association des femmes autochtones affirme toutefois que de nombreux autres cas n'ont tout simplement pas été documentés, et que le bilan est plus élevé.

Le nombre exact de ces femmes demeure toutefois un mystère, puisque la Gendarmerie royale du Canada ne compile pas de données sur les femmes disparues en fonction de leur origine ethnique.