La sénatrice Pamela Wallin connaît désormais le montant total des dépenses injustifiées qu'elle devra rembourser. La facture s'avère plutôt salée.

Mme Wallin, sénatrice de la Saskatchewan et ancienne membre du caucus conservateur, s'est fait intimer l'ordre de rembourser un total de 138 970 $ en réclamations injustifiées.

Elle se trouvait déjà sur la sellette après qu'un rapport d'une firme de vérification externe eut relevé 121 348 $ d'allocations réclamées injustement pour des frais de déplacement. L'audit indiquait aussi que des dépenses de 21 000 $ devaient aussi être réexaminées de plus près.

Entre autres dépenses ainsi réclamées figuraient notamment des «activités de réseautage» et d'autres événements spéciaux, dont des discours.

Le Comité permanent de la régie interne, des budgets et de l'administration du Sénat, chargé d'examiner ces dépenses, a finalement indiqué mercredi que Mme Wallin devrait rembourser 17 622 $ de plus.

Or, cette décision n'a rien d'étonnant considérant le fait que l'audit de la semaine dernière soulignait déjà que «si certaines dépenses peuvent être admises dans le cas d'événements spéciaux, la quantité et la répétition du type d'événements soumis (par Mme Wallin)» les excluent des affaires pouvant être rattachées au Sénat.

La sénatrice a déjà remboursé 38 000 $ en frais de déplacement inadmissibles et a promis de remettre le reste dès que le Sénat le lui ordonnerait.

La Chambre haute a entretemps prévenu la Gendarmerie royale du Canada - qui enquête actuellement sur des allocations de subsistance réclamées injustement par les sénateurs Mike Duffy, Patrick Brazeau et Mac Harb -, des conclusions de la vérification externe sur les allocations de dépenses de Mme Wallin, dont certaines remontent à 2009.

Le rapport d'audit fait état de 13 événements de réseautage, décrits par Mme Wallin comme des dîners ou des soupers avec des représentants non identifiés d'organismes de charité et du milieu des affaires et des arts.

Elle a notamment réclamé de l'argent pour avoir assisté à une soirée privée dans la maison d'un individu, soirée pendant laquelle elle avait discuté d'une «vaste série de sujets avec des personnalités d'expérience du monde des affaires et du droit». Mme Wallin a aussi fait des réclamations après s'être rendue à une soirée dans la maison d'un autre individu décrit comme une «personnalité connue à l'échelle mondiale, un historien, essayiste, ancien dissident, intellectuel et rédacteur en chef d'un quotidien».

La sénatrice s'est défendue en affirmant que le rapport était «foncièrement erroné et injuste».