Le ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, ne compte pas augmenter les seuils d'immigration l'an prochain, mais la répartition de ces nouveaux arrivants sera revue.

Il y aura davantage de travailleurs qualifiés - surtout des cols blancs - et plus de réfugiés, de parents et de grands-parents, a expliqué M. Kenney aux journalistes après avoir présenté son rapport annuel 2011 à Ottawa, mercredi.

Il y aura par contre moins de conjoints, moins d'enfants à charge et moins d'aides familiaux résidants, a ajouté le ministre - non pas parce qu'Ottawa n'en veut pas, mais parce qu'ils ne sont pas aussi nombreux que par le passé. «C'est une projection», a-t-il dit.

Le rapport annuel indique qu'Ottawa compte accueillir entre 240 000 et 265 000 immigrants en 2012, en dépit des pressions exercées par le Nouveau Parti démocratique pour ouvrir plus grandes les portes du pays, afin de pallier les pénuries de main-d'oeuvre attendues dans cinq ans.

Il s'agit du même nombre d'immigrants que cette année, et d'un nombre comparable à la moyenne de 254 000 des dernières années.

La répartition des immigrants sera toutefois appelée à changer. Le Canada aurait ainsi l'intention d'accueillir davantage de «cols blancs» qui ont déjà vécu ou étudié au Canada. Cette catégorie a été créée en 2008 et le gouvernement conservateur croit qu'elle a réussi à attirer des immigrants qui s'intègrent facilement à la vie canadienne et se trouvent rapidement un emploi.

Ottawa aurait ainsi l'intention d'accueillir l'an prochain 7000 immigrants de cette catégorie, soit le nombre le plus élevé jamais accueilli, mais une hausse modeste de 8 pour cent par rapport aux 6500 accueillis en 2011.

Le ministre Kenney a aussi créé une nouvelle classe d'immigrants, qui permettra à un millier d'étudiants internationaux au doctorat de devenir des résidants permanents par le biais du Programme fédéral des travailleurs qualifiés, en autant qu'ils aient complété deux ans d'études en vue de l'obtention de leur doctorat.

«Nous avons déjà des niveaux élevés d'immigration, a dit M. Kenney. Nous voulons nous assurer que ceux qui arrivent obtiennent et conservent de bons emplois, et qu'ils sont capables de s'intégrer, et que nous avons les ressources pour payer l'infrastructure et le soutien dont ont besoin ces nouveaux immigrants.»

Mais le porte-parole du NPD en matière d'immigration, Don Davies, accuse le ministre de manquer de vision en limitant le nombre d'immigrants au moment où la liste d'attente pour entrer au pays s'allonge, et que la demande des employeurs s'apprête à exploser. «Comment répondrons-nous aux défis du marché du travail si nous continuons à utiliser les mêmes chiffres qu'il y a cinq ans?», a-t-il demandé.

Le ministre doit dévoiler davantage de détails au cours des prochains jours et on s'attend à ce qu'il mette l'accent sur le Programme des candidats des provinces, qui permet aux provinces d'adapter l'immigration à leurs besoins.

Ottawa ajoutera aussi l'an prochain six professions aux huit qui jouissent déjà d'un traitement accéléré.