La tentative du Bloc québécois de se faire reconnaître comme parti officiel au Parlement, même s'il ne détient pas le nombre de sièges requis, risque fort d'être un coup d'épée dans l'eau.

La demande du Bloc était à peine évoquée que deux députés libéraux avaient déjà indiqué qu'ils s'y opposaient.

Questionnés à ce sujet à l'entrée du caucus du Parti libéral mercredi, David McGuinty et Denis Coderre ont répondu non, sans hésitation.

Le Bloc n'a plus que quatre députés élus à la Chambre des communes, alors qu'il en comptait 47 avant le déclenchement des dernières élections.

Il a ainsi perdu son statut de parti officiel le 2 mai, puisqu'il faut un minimum de 12 députés pour se le voir octroyer.

Le statut officiel a son importance, car il assure au parti un budget de recherche, un nombre d'interventions à la Chambre des communes et le droit de siéger aux comités parlementaires.

C'est toutefois le Parlement qui a le pouvoir de décider s'il accepte de déroger à la règle.

Dans le passé, après les élections de 1993, à la fois le Nouveau Parti démocratique (NPD) avec ses neuf députés et le Parti progressiste-conservateur avec ses deux députés avaient demandé l'octroi de statut officiel. Ils avaient tous deux essuyé un refus.

Selon le NPD, le Bloc québécois s'était alors opposé à leur demande.

Le Bloc estime sa demande justifiée parce qu'il a tout de même récolté 23% du suffrage exprimé au Québec.