Le Canada emboîte le pas aux Nations unies et à d'autres pays occidentaux en imposant une série de sanctions contre le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

Ces sanctions comprennent l'application d'un embargo sur les armes, une interdiction de voyager au leader Kadhafi et à 15 de ses proches, à savoir ses fils, sa fille et certains de ses fidèles partisans ainsi qu'un gel de leurs biens.

Le Canada va toutefois plus loin en gelant tous les biens appartenant à la Libye et en interdisant toute transaction d'ordre financière avec le gouvernement libyen, de même qu'avec les institutions et agences de la Libye, dont la Banque centrale du pays. D'autres pays, dont les États-Unis, ont aussi adopté ces mesures supplémentaires.

Samedi, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté à l'unanimité la résolution 1970 prévoyant une série de sanctions que doivent imposer les États membres contre la Libye.

Dans une déclaration à la presse dimanche soir - sa deuxième en trois jours sur la crise en Libye - M. Harper a aussi joint sa voix à celle de plusieurs autres leaders en réclamant le départ immédiat du dictateur libyen qui a demandé à ses fidèles partisans au cours des derniers jours d'attaquer les manifestants qui souhaitaient son départ après 42 ans de pouvoir.

«La responsabilité primordiale d'un gouvernement consiste à assurer la sécurité et la sûreté de ses citoyens. À l'évidence, M. Kadhafi a violé cette confiance élémentaire. Loin de protéger la population libyenne contre le danger, il est à l'origine des dangers auxquels elle fait face. Il est clair que la seule chose acceptable à faire pour lui est de mettre fin au bain de sang et de renoncer sur-le-champ à ses fonctions et à ses pouvoirs», a affirmé le premier ministre.

M. Harper, qui s'est entretenu dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel au sujet de la situation en Libye, s'est dit satisfait de voir que la Cour pénale internationale sera saisie du dossier de la Libye pour que les responsables des atrocités commises jusqu'ici «répondent de leurs actes».

Samedi, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté à l'unanimité la résolution 1970 prévoyant une série de sanctions que doivent imposer les États membres contre la Libye. Pour M. Harper, l'adoption de cette résolution «envoie un message clair: la communauté internationale ne tolérera pas que le régime libyen tue ses propres citoyens et viole de façon flagrante les droits de sa population et assurera que ces exactions aient des conséquences graves.»

Également dimanche, le gouvernement canadien a intensifié ses efforts pour évacuer la centaine de ressortissants canadiens qui se trouvent toujours en Libye.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a indiqué au réseau CTV que le ministère de la Défense a maintenant deux avions de transport C-17 à Malte prêts à partir à tout moment en direction de Tripoli. Deux autres avions Hercules sont aussi dépêchés dans la région.

«Notre priorité absolue est de venir en aide aux Canadiens qui se trouvent toujours coincés dans ce pays. Jusqu'ici, 235 Canadiens ont été évacués de la Libye Selon nos informations, il y a encore environ une centaine de ressortissants canadiens qui ont exprimé le désir de quitter le pays. Alors, nous prenons les arrangements nécessaires pour justement faire cela», a dit le ministre.

M. MacKay a soutenu que l'évacuation s'avère une opération difficile jusqu'ici à cause du manque de collaboration des responsables de l'aéroport de Tripoli.