La Francophonie progresse sur la question des droits humains confrontant ses membres, a dit le premier ministre Stephen Harper, dimanche.

Au terme du sommet de deux jours des leaders de la Francophonie, Harper a dit que les choses ont changé depuis que l'organisation s'est engagée à prendre plus de responsabilités au chapitre des droits humains, il y a 10 ans.

«Il est vrai qu'historiquement, la question en a été une délicate, a dit Harper. La Francophonie n'a pas eu le même profil sur la question que le Commonwealth. Mais sous le leadership récent d'Abdul Diouf (ancien président du Sénégal), la Francophonie est devenue plus active dans la défense des droits humains et du règne du droit.»

Le prochain sommet se déroulera en République démocratique du Congo (RDC), dont le bilan au chapitre des droits de la personne n'est guère reluisant.

L'organisation Human Rights Watch a récemment fait état des viols de femmes et d'enfants par les forces armées du Congo, une situation qui se perdure. Les Nations Unies, de leur côté, déplorent la réticence du président Joseph Kabila à tenir les coupables responsables des atrocités du passé. On estime à trois millions de personnes le nombre de victimes de la guerre civile congolaise, qui a commencé en 1996.

Lors de la cérémonie de clôture, Kabila a dit aux leaders que son pays était prêt à une autocritique.

«Chaque sommet est une occasion d'évaluer les choses, a dit Kabila. Soyez assurés, mesdames et messieurs, qu'en acceptant d'accueillir le 14e sommet de la Francophonie, nous acceptons l'engagement à promouvoir ces valeurs et ces idéaux sur le territoire congolais.»

La déclaration finale du sommet comporte peu de détails sur ce que les membres comptent faire pour améliorer les droits humains dans leurs pays. Le Madagascar et la Guinée sont d'ailleurs sous le coup de suspensions pour des violations à cet égard.

Harper a souligné le fait que la Francophonie a exprimé sa solidarité avec le peuple haïtien, qui tente de se relever après le catastrophique séisme de janvier.

Harper a annoncé une série de projets d'aide en Afrique francophone, portant sur la santé des mères et des enfants. L'argent viendra du 1,1 milliard $ mis de côté par le Canada lors du dernier sommet de G8.

Harper devait arriver plus tard dimanche à Kiev, pour une visite de deux jours en Ukraine. La question des droits humains devrait être soulevée là aussi, auprès du président Ianoukovytch.

La première visite de Harper dans ce pays abordera directement certains des moments les plus sombres de l'histoire ukrainienne, ainsi que les aspects les plus délicats du paysage politique actuel - un programme chargé, qui devrait trouver écho chez le million et plus de Canadiens d'origine ukrainienne.