Deux rapports du gouvernement font état de problèmes de sécurité en ce qui a trait à certains contrats fédéraux touchant à de la technologie et des renseignements secrets.

Les rapports, inaccessibles pendant près de deux ans, permettent de constater l'existence de sérieux problèmes dans des contrats - en particulier des contrats militaires - accordés par le ministère des Travaux publics et des services gouvernementaux , qui permettent à des entreprises d'accéder à des informations confidentielles.

Les auteurs des documents, de la firme Deloitte et Touche, ont constaté des dizaines de cas de travailleurs n'ayant pas obtenu d'habilitation de sécurité, de documents secrets qui n'ont pas été tenus à l'écart, ou encore de tâches militaires menées dans des installations privées sans la sécurité nécessaire.

Obtenus par La Presse Canadienne en vertu des dispositions de la Loi sur l'accès à l'information, les rapports ont été complétés en 2008, mais ont été gardés secrets pendant près de deux ans en raison d'une affaire judiciaire et de consultations.

Leurs conclusions font écho à celles de la vérificatrice générale Sheila Fraser dans son rapport déposé en 2007 à la Chambre des communes, mais laissent entendre que les problèmes étaient encore plus sérieux que ne l'avait cru Mme Fraser.

Un porte-parole des Travaux publics, Sébastien Bois, a toutefois indiqué que tous les problèmes identifiés par Mme Fraser et Deloitte et Touche avaient été réglés au moyen d'une formation plus pointue, de contrôles plus serrés et de l'embauche de personnel. Il a également précisé que la sécurité n'avait jamais été en jeu.

«Nous avons mis en place un solide plan d'action afin d'assurer que le Programme de sécurité industrielle soit efficace», a indiqué M. Bois dans un courriel.

Aucun examen n'a permis de constater de bris de sécurité, quoique Mme Fraser ait affirmé que sa démarche ne visait pas nécessairement à en déceler.

Le Programme de sécurité industrielle du ministère des Travaux publics et des services gouvernementaux comptera 240 travailleurs en 2011-2012, a indiqué M. Bois. Il n'en comptait qu'environ 150 en 2007, nombre que Mme Fraser avait jugé largement insuffisant dans son rapport.

Les responsables du Programme de sécurité industrielle ont accordé des habilitations de sécurité à quelque 6000 organisations du secteur privé et à plus de 370 000 particuliers.

Les rapports de Deloitte et Touche, rédigés à la demande du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, ont coûté 370 000 $ aux contribuables.