De nouveaux documents suggèrent que le premier ministre Stephen Harper avait peu de preuves de conduite répréhensible lorsqu'il a décidé d'expulser Helena Guergis de son cabinet et du caucus conservateur.
Mme Guergis n'est mentionnée qu'une seule fois - et même pas par son prénom - dans les 36 pages de documents que le détective privé Derrick Snowdy a remis à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au printemps dernier.
Ces documents ont été déposés plus tôt cette semaine devant le comité des opérations gouvernementales des Communes, qui poursuit son examen des allégations de lobbying illégal par l'ancien député conservateur Rahim Jaffer.
Les notes du détective Snowdy contiennent des références au mari de la ministre déchue, notamment un célèbre courriel dans lequel l'investisseur torontois Nazim Gillani se vante que M. Jaffer lui avait ouvert les portes du cabinet du premier ministre. Toutefois, Helena Guergis n'est évoquée qu'une seule fois, dans un message texte envoyé par M. Gillani à un associé, indiquant qu'il était «avec Rahim (Jaffer) et sa femme».
Stephen Harper avait invoqué de «sérieuses allégations» lorsqu'il a annoncé, en avril dernier, qu'il chassait Mme Guergis du cabinet et qu'il remettait le dossier à la GRC - une décision survenue un jour après que le détective Snowy a rencontré l'avocat du Parti conservateur, Arthur Hamilton.
La GRC a depuis estimé qu'il n'y avait pas matière à enquête, tout comme d'ailleurs le bureau du commissaire à l'éthique.
Malgré tout, Helena Guergis est toujours persona non grata auprès des conservateurs, qui ne l'autorisent même pas à représenter le parti lors des prochaines élections. Elle compte néanmoins se présenter à titre d'indépendante.
La députée Guergis a toujours soutenu que ni M. Harper ni Me Hamilton n'avait spécifié les allégations contre elle, même si elle a déclaré que le premier ministre avait fait état de «comportement criminel».
Derrick Snowdy lui-même a indiqué au comité parlementaire qu'il ne possédait aucune preuve de méfait de la part de Mme Guergis.