Le chef adjoint du NPD, Thomas Mulcair, et la présidente du caucus du parti, Judy Wasylycia-Leis, ont rencontré hier à Ottawa le ministre des Finances, Jim Flaherty, pour discuter du budget fédéral.

Lors d'une conférence de presse avant la réunion, M. Mulcair a précisé aux journalistes que cela prendrait un miracle pour que sa formation vote en faveur du budget attendu le 27 janvier.

Il a imploré les libéraux qui pourraient s'être refroidis pendant les Fêtes à l'idée de renverser le gouvernement Harper de ne pas laisser passer la chance de former gouvernement «progressiste».

«J'espère que les libéraux vont regarder le choix qui s'offre, a-t-il dit. Ou on laisse les conservateurs là, ou on les remplace. Je préfère de loin, dans l'intérêt de la population, les remplacer.»

Le député d'Outremont et unique représentant élu du NPD au Québec s'est dit sceptique face aux récentes démonstrations d'ouverture du gouvernement Harper pour une approche plus interventionniste de l'État dans l'économie canadienne.

«Leur but immédiat, c'est de sauver leur vie politique. Donc ils vont essayer de le remettre au-delà des six mois», a-t-il dit. Il faisait allusion à la période déjà évoquée par l'ancienne gouverneure générale Adrienne Clarkson, à l'intérieur de laquelle l'opposition devrait, selon elle, avoir la chance de gouverner si le parti au pouvoir perd la confiance de la Chambre des communes.

«D'où leur intérêt à dire n'importe quoi dans le budget, a-t-il poursuivi. Ils vont pouvoir plaider trois mois plus tard que la situation a changé et que ce n'est plus cela.»

À sa sortie de la réunion d'environ une heure et quart, hier soir, M. Mulcair a indiqué que sa position n'avait pas changé.

Des trois partis de l'opposition représentés aux Communes, le NPD et le Bloc québécois ont déjà indiqué la quasi-certitude qu'ils votent contre le budget. La décision de garder les conservateurs au pouvoir retombera donc encore une fois sur les épaules du Parti libéral, dont le nouveau chef, Michael Ignatieff, a déjà ouvert la porte à ce que sa formation l'appuie.

M. Mulcair et Mme Wasylycia-Leis, ont par ailleurs présenté quelques demandes du NPD: des investissements majeurs dans des projets d'infrastructures prêts à démarrer; de l'aide directe aux familles sous forme de chèques pouvant aller jusqu'à 400$ par mois par enfant; et un plan pour stimuler l'économie équivalent à environ 2% du PIB, tel que recommandé par l'OCDE.

Ils ont aussi dénoncé la politique de baisses d'impôts privilégiée par le gouvernement conservateur depuis son arrivée au pouvoir, il y a trois ans.