(Québec) Les trois quarts des plaintes en matière de santé et de sécurité des enfants dans le réseau des services de garde visent les garderies privées subventionnées ou non subventionnées, s’inquiète le Parti québécois (PQ).

Le gouvernement caquiste a plutôt tenté de se montrer rassurant sur ces données mercredi.

Entre le 1er avril 2023 et le 29 février 2024, plus du tiers des plaintes et signalements (36,5 %), soit 873, visaient les garderies privées non subventionnées, alors que ces établissements constituent à peine 20 % du réseau de la petite enfance, selon des données obtenues par le Parti québécois (PQ) et transmises à La Presse Canadienne.

De même, 40,7 % des plaintes et signalements concernaient des garderies privées subventionnées, soit 973, alors qu’elles représentent 21 % de l’offre de places.

Donc au total, les garderies privées subventionnées et non subventionnées faisaient l’objet de 77,2 % des plaintes et signalements, soit 1846, alors qu’elles forment un peu plus de 40 % du réseau.

En comparaison, les Centres de la petite enfance (CPE), qui représentent 35 % du réseau, ont généré 19,4 % du volume de plaintes et signalements, soit 464.

En chiffres, un total de 2387 objets de plaintes concernant des enjeux de santé et de sécurité des enfants ont été reçus au bureau des plaintes de la Direction des plaintes et des inspections au ministère de la Famille. Cela comprend autant chaque sujet de plainte que des signalements, et touche autant la santé et sécurité des enfants que les personnes en relation avec un service de garde.

Catherine Pelletier, l’attachée de presse de la ministre de la Famille, a assuré dans un message que « nos enfants sont en sécurité » dans le réseau et que « les plaintes sont traitées avec toute la diligence nécessaire ».

Les garderies privées subventionnées ont le même ratio de personnel qualifié que les CPE, le même programme éducatif, les mêmes normes de sécurité, a-t-on précisé.

Le PQ, qui réclame un réseau 100 % CPE, reproche à la ministre de la Famille, Suzanne Roy, d’être « manifestement en faveur du secteur privé », pour reprendre les mots du député péquiste Joël Arseneau.

Son chef Paul St-Pierre Plamondon a accusé la Coalition avenir Québec (CAQ) de faire le choix délibéré d’une offre de services de moindre qualité.

Il a rappelé que pourtant, le gouvernement avait inscrit dans sa loi qu’il voulait prioriser les CPE.

« Si les données démontrent que les CPE sont mieux pour les familles québécoises, pourquoi continue-t-il à favoriser le développement de places au privé ? » a demandé le chef du PQ à François Legault à la période de questions.

« Ce qui est important, c’est qu’il y ait des places qui soient offertes, que les parents aient accès à ces places-là puis que ce soient des services de qualité qui soient donnés, donc, on n’est pas dogmatiques », a plaidé M. Legault.

C’est la « diversité » qui « fait la force » du réseau des services de garde éducatifs, a ajouté la porte-parole Catherine Pelletier.

Elle a affirmé que c’est « faux » de dire que le secteur privé est favorisé.

En Chambre, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a d’ailleurs affirmé que les deux tiers des places attribuées dans le cadre du Grand Chantier pour les familles lancé en 2021 sont en CPE.

M. Arseneau a plutôt fait valoir que 5800 des places du privé converties en places subventionnées ont été attribuées à des garderies privées subventionnées, et seulement 200 dans des CPE.