(Ottawa) Déterminé à faire du programme de rachat d’armes une réalité, et face au refus de collaborer de Postes Canada, le gouvernement cherche de nouveaux partenaires pour recueillir et transporter les armes bannies, a indiqué Justin Trudeau.

Le premier ministre a indirectement confirmé mardi le reportage de Radio-Canada entourant le refus de la société d’État d’assurer la récupération des armes qui sont prohibées depuis 2020.

« On est en train de regarder et de travailler avec différents partenaires, dont différents services de courrier, différentes institutions », a-t-il signalé en marge d’une annonce budgétaire à Saskatoon.

Il faut « s’assurer que ces gens qui ont ces armes soient compensés », car « ils sont peut-être très impatients » de « s’acheter un nouveau fusil de chasse ou une arme parfaitement légale », a-t-il plaidé.

Au cabinet du ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, on a assuré que le fédéral gardait le cap sur le lancement du Programme de rachat des armes à feu de type militaire.

« Toutes les options sont sur la table, pour trouver les options les plus efficaces et les plus sécuritaires pour le programme », a-t-on déclaré dans un courriel.

« Soyons clairs : ce sont des armes faites pour tuer des gens. La sûreté et la sécurité des Canadiens seront toujours notre priorité absolue », a-t-on complété.

Selon les informations de Radio-Canada, des raisons de sécurité sont derrière le refus de Postes Canada de recueillir et acheminer ces armes.

On craint des conflits entre les employés et les détenteurs d’armes à feu, notamment ceux qui contestent la confiscation de leur arme, toujours d’après le diffuseur public.

La société d’État n’a pas voulu fournir d’explications, mardi. « Nous ne commenterons pas pour l’instant », a-t-on signifié dans un courriel.

De son côté, la présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STPP) a confirmé que des préoccupations sécuritaires étaient en cause.

« Nous sommes prêts à effectuer de nouvelles tâches, mais la santé et la sécurité de nos membres passent avant tout », a déclaré Jan Simpson, présidente nationale du STPP.

Le groupe PolySeSouvient s’est dit « profondément déçu » du refus de Postes Canada, qui possède pourtant une expérience en matière de transport sécurisé, y compris la livraison d’armes à feu, note-t-on.

« Conséquemment, il est inacceptable que Postes Canada ne fournisse pas son expertise au gouvernement fédéral », a déploré la porte-parole Nathalie Provost par voie de communiqué.

Les libéraux ont promis un programme de rachat d’armes prohibées lors des campagnes électorales de 2019 et de 2021.

Ils espèrent que celui-ci soit en vigueur avant la fin de leur mandat, prévu en 2025.