(Ottawa) L’annonce cette semaine selon laquelle le Canada fournirait un financement aux Palestiniennes qui ont survécu à des violences sexuelles a immédiatement suscité une réprimande de la part d’une responsable israélienne.

Mélanie Joly a promis 1 million pour les femmes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, que son bureau a décrites comme des « survivantes de violences sexuelles, quelles que soient les circonstances ».

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé mardi un engagement d’un million sur les réseaux sociaux.

« Nous croyons les femmes palestiniennes », a-t-elle indiqué sur le réseau social X.

« Les allégations de violences sexuelles basées sur le genre à leur encontre doivent faire l’objet d’une enquête et les femmes palestiniennes doivent être soutenues. »

Quelques minutes plus tard, l’envoyée spéciale d’Israël pour la lutte contre l’antisémitisme, Michal Cotler-Wunsh, a écrit que ce financement canadien « appuyait l’inversion des faits en matière de diffamation sanglante » qui alimentera la montée du sentiment antisémite.

« C’est également une trahison et une atteinte à l’engagement du Canada à respecter et à protéger les principes fondamentaux de la vie et de la liberté », a-t-elle déclaré sur X.

Le bureau de Mélanie Joly n’a pas voulu dire si le Canada croit que les forces israéliennes commettent des violences sexuelles contre les femmes à Gaza alors que leur guerre contre le Hamas se poursuit ni si le financement concerne la violence domestique dans les territoires palestiniens.

L’équipe du ministre a simplement déclaré que l’argent serait destiné à « des organisations soutenant les femmes palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza qui ont survécu à des violences sexuelles, quelles que soient les circonstances ».

Plus tôt cette semaine, Mme Joly a annoncé le même montant d’argent pour soutenir les femmes israéliennes victimes de violences sexuelles de la part du Hamas, des mois après qu’un groupe multipartisan d’anciens politiciens canadiens a demandé au Canada de promettre 1 million.

On ne sait pas exactement quels organismes recevront le financement annoncé pour les femmes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Allégations d’agressions sexuelles

Le mois dernier, un groupe d’experts des Nations unies s’est dit bouleversé par des informations non confirmées selon lesquelles des femmes et des filles palestiniennes détenues en Israël auraient été victimes d’agressions sexuelles.

Les allégations faisaient état de signalements de viols et de menaces d’agression sexuelle et de fouilles à nu par des soldats israéliens de sexe masculin. Les experts de l’ONU ont déclaré qu’ils souhaitaient une enquête impartiale sur ces allégations.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a déclaré qu’il était crucial que les femmes soient crues, en particulier celles touchées par les violences sexuelles pendant les conflits. Mais le président du groupe canadien, Shimon Koffler Fogel, a mis en garde contre « toute implication d’équivalence » avec l’attaque planifiée par le Hamas qui a donné lieu à des agressions sexuelles sur des femmes israéliennes.

« Les allégations de violence basée sur le genre devraient toujours bénéficier d’une évaluation minutieuse, et Israël dispose de processus et de garanties objectifs pour toute allégation de mauvaise conduite — les allégations n’ont pas encore été signalées par ces canaux », a écrit Koffler Fogel.

« Nous sommes de plus en plus préoccupés par le fait que ces allégations cherchent à transformer la violence sexiste en une arme », a-t-il déclaré, et une arme pour délégitimer Israël.

« Des enquêtes sont nécessaires, mais le Canada devrait s’abstenir de tout commentaire, jugement et financement jusqu’à ce que les allégations soient objectivement fondées. »