(Ottawa) La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé lundi que le Canada fournissait 1 million pour soutenir les victimes de violences sexuelles perpétrées par des militants du Hamas en Israël lors des attaques du 7 octobre dernier.

« Je pense qu’il faudra des années pour découvrir tout ce qui s’est passé », a déclaré Kelly Aizicowitz, une ancienne attachée politique qui contribue aujourd’hui à coordonner diverses organisations juives de soutien aux femmes israéliennes.

Ottawa n’a pas précisé quels organismes recevront ce million de dollars, ni à quel moment. Le Canada offre également le soutien de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour les enquêtes criminelles, même s’il n’est pas clair si les responsables israéliens l’ont demandé.

La ministre Joly a annoncé ces mesures lundi sur le réseau social X, affirmant que le financement était destiné « aux organisations qui soutiennent les survivantes des violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre ».

« Nous croyons les femmes israéliennes et nous les soutenons dans leur lutte pour la justice », a écrit la ministre Joly.

Cette annonce répond à une demande formulée il y a trois mois par un groupe transpartisan de femmes qui ont occupé des postes politiques au Canada, dont l’ancienne cheffe conservatrice fédérale Rona Ambrose et l’ancienne première ministre libérale de l’Ontario Kathleen Wynne.

« Je suis heureuse qu’ils aient répondu à l’intégralité de notre demande, a déclaré Mme Aizicowitz lundi. Si cela avait pu être plus tôt, tant mieux. Mais je suis heureuse qu’ils aient répondu à nos attentes. »

La semaine dernière, un émissaire des Nations unies a déclaré qu’il existait des « motifs raisonnables » de croire que des militants du Hamas avaient commis des viols et des « tortures sexualisées » lors des attaques dans le sud d’Israël le 7 octobre.

Appel à la solidarité féminine

Des organisations de femmes israéliennes ont critiqué leurs paires du monde entier pour leur lenteur à reconnaître les violences sexuelles perpétrées par le Hamas ce jour-là. L’envoyée spéciale du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme a attribué ce retard aux attitudes anti-juives.

Les conservateurs à Ottawa ont soutenu que les libéraux avaient tardé à condamner les violences sexuelles perpétrées par le Hamas, et que les déclarations du gouvernement sur la violence sexiste en général avaient minimisé les horreurs des attentats d’octobre dernier.

La police israélienne soutient depuis des mois que des preuves médico-légales de viols n’ont pas été préservées dans le chaos des attaques et que le Hamas a tué de nombreuses personnes qui auraient été victimes de ces agressions sexuelles — et qui ne peuvent donc plus témoigner.

La ministre Joly a fait l’annonce de cette aide lundi, alors qu’elle se trouve en Israël dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient pour plaider en faveur de l’aide humanitaire aux Palestiniens de la bande de Gaza et pour la libération des otages détenus par le Hamas.

« Aujourd’hui, j’ai rencontré la première dame d’Israël, Michal Herzog, pour discuter des violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre et du soutien que nous apportons aux survivantes », a-t-elle écrit.

Par ailleurs, une délégation d’Israéliens qui ont des liens familiaux avec le Canada se rendra à Ottawa la semaine prochaine pour parler avec des députés des attentats du 7 octobre, avec un accent particulier sur les violences sexuelles perpétrées par le Hamas.

« Ils viennent ici pour porter une voix contre la violence faite aux femmes, face au déni constant auquel le peuple israélien est confronté », a déclaré Ariella Kimmel, qui aide à coordonner la visite avec Mme Aizicowitz.

« Si vous défendez les femmes, ce plaidoyer ne peut pas dépendre de votre accord ou non avec le gouvernement du pays. »