De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Écrivez à nos correspondants parlementaires

Du yoga pour le ministre Champagne

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, est reconnu à Ottawa pour son immense réservoir d’énergie. Ses proches collaborateurs peinent à le suivre. D’où son surnom de « Lapin Énergizer » qui fait de lui un ministre de confiance du premier ministre Justin Trudeau. D’où provient cette légendaire énergie ? Le ministre a levé le voile sur sa recette miracle mardi avant de participer à une réunion du cabinet à Ottawa. « Bien, écoutez, je me lève tôt, mais je fais du yoga ! »

Discussion de corridor

Au parlement, les discussions de corridor entre élus de différentes formations politiques sont fréquentes. Souvent dans la bonne entente, parfois pour se coltailler. Mais il est plutôt rare de pouvoir y assister aux premières loges, devant les caméras. Jeudi, la vice-première ministre Geneviève Guilbault s’est rendue au hot room pour donner une mêlée de presse, parce qu’on avait appris qu’un couple endeuillé avait été invité par une employée d’une députée caquiste à payer 200 $ pour la rencontrer dans un cocktail de financement. En arrivant face à une porte verrouillée, elle a dû attendre que le constable lui donne accès à la salle, où le péquiste Pascal Bérubé devait quant à lui retourner pour récupérer son cellulaire, oublié quelques minutes plus tôt. Un moment tendu entre les deux élus, qui se sont critiqués par « scrums » interposés sur la question du financement des partis politiques.

La citation de la semaine

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier ministre du Québec, François Legault

Quand je regarde certaines personnes critiquer sans nuance les projets de développement économique au Québec, ça me rend triste. Je me dis, aujourd’hui, avec ce genre d’attitude, on ne serait pas capable de faire la Baie-James que les gouvernements précédents ont faite. Donc, si on écoutait ces gens-là, il n’y a rien qui changerait, on ne ferait rien. Donc, il faut vraiment changer d’attitude au Québec.

Le premier ministre François Legault, faisant allusion aux critiques au sujet du projet Northvolt

« J’appuie l’Ukraine »

PHOTO FOURNIE PAR LE DÉPUTÉ LUC BERTHOLD

Un drapeau ukrainien est bien en vue au bureau de circonscription du député conservateur Luc Berthold.

Le député conservateur Luc Berthold n’a guère apprécié cette semaine l’attaque du premier ministre Justin Trudeau qui accuse les conservateurs de Pierre Poilievre de tourner le dos aux Ukrainiens en votant contre le projet de loi visant à mettre en œuvre le nouvel accord de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine. Le Parti conservateur a voté contre le projet de loi parce qu’il précise que l’on doit faire la promotion de la tarification du carbone. Or, il existe une telle tarification en Ukraine depuis 2011 et le pays doit appliquer une telle politique sur son territoire pour être un jour admis au sein de l’Union européenne. Le député Berthold a tenu à démontrer sa solidarité avec l’Ukraine en soulignant à La Presse que le drapeau ukrainien est bien en vue à son bureau de circonscription depuis près de deux ans.

Exit le mot « référendum »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon

Vous l’avez peut-être remarqué : depuis quelques mois, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon évite d’utiliser le mot « référendum » lorsqu’il parle de son projet de faire l’indépendance du Québec. Le leader péquiste utilise plutôt l’expression « consultation populaire ». Pourquoi ? Parce que le mot est encore « chargé » aux yeux de certains péquistes après deux défaites référendaires, nous a-t-on indiqué. A contrario, le premier ministre François Legault ne boude pas son plaisir et rappelle chaque fois qu’il en a l’occasion que le Parti québécois mise tout « sur le Grand Soir » de la souveraineté. Le PQ promet de tenir un référendum dans un premier mandat. La mécanique référendaire sera quant à elle décortiquée dans le « livre bleu » que doit présenter la formation en 2025.

Contradiction caquiste

Ainsi, le gouvernement Legault a déposé un projet de loi afin de renouveler pour cinq ans de plus la disposition de dérogation à la Charte canadienne des droits et libertés dans sa loi sur la laïcité de l’État. C’est un geste de « souveraineté parlementaire », a-t-il dit. On est tenté de dire que l’exercice de cette souveraineté est à géométrie variable. Toujours cette semaine, le gouvernement a demandé à Ottawa de modifier le Code criminel pour permettre les demandes anticipées d’aide médicale à mourir au Québec prévues dans une loi qui a été adoptée par l’Assemblée nationale l’an dernier. Lors des débats sur le projet de loi, il n’avait pourtant pas été question d’obtenir une permission du gouvernement fédéral pour que le Québec puisse aller de l’avant avec sa loi… Des observateurs, dont l’ex-députée Véronique Hivon, l’ont bien remarqué et ont répliqué que le Québec a les compétences pour agir. Le gouvernement Legault « remet le destin de notre loi entre les mains du fédéral », a-t-elle déploré. Et il faudra probablement bien du temps encore pour assister à l’élargissement promis de l’accès à l’aide médicale à mourir…

Éric Duhaime en tournée en Alberta

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime

Si l’Alberta s’est inspiré du Québec pour ouvrir un bureau à Ottawa, c’est maintenant le Québec qui devrait marcher dans ses traces, selon le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime. Il sera de passage en Alberta la semaine prochaine pour prononcer un discours sur l’autonomie des provinces devant le Project Confederation. L’organisme soutient que les provinces de l’Ouest sont traitées injustement par le gouvernement fédéral. « Le gouvernement du Québec a historiquement toujours été le leader de l’autonomie au sein des provinces du Canada et, sous le leadership de François Legault, on est devenus une province qui est à la remorque, affirme M. Duhaime en entrevue. On voit en Alberta des choses que le Québec ne fait pas. Ils sont allés devant les tribunaux et ont même gagné leur cause. » Au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral a essuyé deux revers, l’un en Cour suprême sur les évaluations environnementales, l’autre en Cour fédérale sur l’interdiction des plastiques à usage unique.

À la recherche du bon capitaine

À Québec, le Carnaval bat son plein. Mais contrairement à une époque pas si lointaine, on n’élit plus des duchesses. Au contraire, la campagne électorale s’est déroulée cette semaine à l’intérieur des murs du parlement, où l’on cherchait le véritable « Capitaine Canada ». S’agit-il du premier ministre François Legault, qui préfère le titre de « Capitaine Québec à l’intérieur du Canada » ? Son « superministre » Pierre Fitzgibbon croit que oui ! L’aspirant chef du Parti libéral du Québec (PLQ) Denis Coderre défend pour sa part l’idée qu’il est le meilleur capitaine pour protéger le Québec contre un éventuel troisième référendum. Mais pour le député péquiste Pascal Bérubé, le vrai « Capitaine Canada » est Jean-François Roberge, ministre caquiste de la Laïcité (et ancien vice-président de l’exécutif du Parti québécois dans Vachon). Dans une entrevue réalisée en marge du dépôt de son projet de loi pour renouveler la clause dérogatoire à la loi 21 sur la laïcité de l’État, M. Roberge a affirmé que cette spécificité de la Constitution canadienne permet au pays de fonctionner. Il a aussi affirmé qu’il ferait partie du camp du Non, si un référendum devait se tenir.

Un ministre caquiste demande à son gouvernement de respecter sa parole

Le ministre de l’Agriculture André Lamontagne et le député caquiste Sébastien Schneeberger ont participé à un point de presse mardi pour presser leur propre gouvernement d’inscrire au plan d’infrastructure la réfection de l’hôpital de Drummondville, une promesse électorale. « L’hôpital Sainte-Croix a été construit en 1947 et il est aujourd’hui beaucoup trop petit pour les besoins de notre région métropolitaine. […] On a un enjeu important de désuétude des installations », a plaidé le ministre Lamontagne. Catherine Tétrault, médecin membre de la Coalition pour un nouvel hôpital régional à Drummondville, a fait une série de constats troublants à propos de ce bâtiment. « À plus de 10 dégâts d’eau par année dans notre hôpital, on a créé un code turquoise pour les gérer plus vite. […] Les médecins de Drummondville prennent tous les escaliers de peur de rester pris dans l’ascenseur », a-t-elle laissé tomber. Le plafond du bloc opératoire est trop bas pour accueillir les nouveaux équipements chirurgicaux. Le député Schneeberger a même déposé « symboliquement » une pétition de 17 000 noms. Seront-ils entendus par Christian Dubé ?