(Québec) Le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre promet une révolution « du gros bon sens » à Ottawa s’il remporte les prochaines élections.

Ce qu’il faut savoir

Le Parti conservateur tient son congrès national à Québec.

Les sondages accordent une large avance aux conservateurs depuis trois mois.

Un futur gouvernement Poilievre serait guidé par le « gros bon sens ».

S’il obtient les clés du pouvoir, Pierre Poilievre s’engage à abolir la « taxe » sur le carbone, qui contribue, selon lui, à la hausse du coût de la vie. Il fera le ménage dans les finances publiques pour mater l’inflation et rétablir l’équilibre budgétaire. Il durcira les peines pour les criminels récidivistes. Et il misera sur la technologie pour lutter contre les changements climatiques.

Dans un long discours prononcé devant quelque 2500 militants gonflés à bloc, Pierre Poilievre a soutenu qu’un retour « au gros bon sens » va permettre d’améliorer le sort des gens ordinaires – de la mère de famille monoparentale à l’agriculteur, en passant par l’électricien ou le camionneur par exemple –, qui souffrent en raison des politiques du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

« Nous les appelons souvent les gens ordinaires, mais je vais vous dire, ils ne sont pas ordinaires. Ils sont extraordinaires », a-t-il lancé dans son discours après avoir été présenté par sa conjointe, Anaida Poilievre.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Anaida Poilievre et son mari, Pierre Poilievre

« Sans tambour ni trompette, ils ont porté leur famille, leur communauté et leur nation sur leurs épaules. La vraie bonté, la vraie grandeur, le vrai génie, ce sont ces gens. Notre raison d’être est de se faire leurs champions. Avec leur gros bon sens. »

Gestion des finances publiques

Avant de s’engager à prendre fait et cause pour monsieur et madame Tout-le-Monde, Pierre Poilievre s’est livré à une charge à fond de train contre le bilan du gouvernement libéral de Justin Trudeau, écorchant aussi au passage à plusieurs reprises le Bloc québécois, qu’il décrit comme le complice des politiques des libéraux.

Selon lui, le Canada est « brisé » depuis que les libéraux sont au pouvoir. La dette accumulée a doublé, la hausse du coût de la vie fait mal aux familles canadiennes, les jeunes doivent renoncer au rêve d’acheter leur première maison, la criminalité est à la hausse et les banques alimentaires sont débordées. Les gens souffrent et ils sont au bord du désespoir, a-t-il avancé.

« Trudeau a dépensé et le Canada est brisé », a-t-il dit, prenant soin de souligner que l’actuel premier ministre a mis fin à un consensus sur la bonne gestion des finances publiques qu’avaient observé d’anciens premiers ministres libéraux et conservateurs.

« Mulroney, Chrétien, Martin, Harper et même les gouvernements provinciaux néo-démocrates ont reconnu que l’équilibre budgétaire était le moyen le plus sûr d’assurer le financement futur des écoles, des hôpitaux et des routes », a expliqué le chef conservateur.

Ce consensus de gros bon sens a fait baisser la dette, l’inflation et le chômage tandis que la croissance s’est accélérée et que nous avons bénéficié d’un quart de siècle de chèques de paie puissants.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

Un gouvernement conservateur mettra fin aux dépenses incontrôlées en adoptant une loi qui oblige à trouver un dollar d’économie contre chaque dollar de nouvelles dépenses.

Accès au logement et changements climatiques

Le chef conservateur a aussi réitéré sa promesse de couper les transferts aux municipalités si elles ne prennent pas les moyens d’approuver plus rapidement les permis de construction pour s’attaquer à la crise du logement. A contrario, les municipalités qui augmenteront la cadence auront droit à un « bonus ».

Au sujet de cette crise qui s’est imposée comme un enjeu national incontournable, Pierre Poilievre s’est permis de citer un refrain d’une chanson de Mes Aïeux.

« L’accès au logement, après huit ans de Justin Trudeau, dégénère… en fait, on pourrait dire que c’est une dégénération… comme la chanson de Mes Aïeux », a-t-il dit en parlant du petit gars qui rêve la nuit d’avoir son lopin de terre pour être enfin propriétaire.

Pour lutter contre les changements climatiques, Pierre Poilievre mise sur la technologie.

« Mon plan fondé sur le gros bon sens utilise la technologie et non pas les taxes en incitant les entreprises à réduire leurs émissions, en donnant le feu vert aux projets verts – comme les barrages et les éoliennes. Finis les dédoublements d’études et les obstacles fédéraux de toutes sortes », a-t-il dit.

« Un allié du Québec »

Aux prochaines élections, le choix qui s’offrira aux Canadiens sera donc clair. « Le choix, c’est un gouvernement conservateur guidé par le gros bon sens qui défend ces Canadiens qui travaillent fort afin qu’ils gagnent plus et paient moins pour la nourriture, l’essence et le logement. Ou Justin Trudeau et le Bloc qui punissent votre travail, prennent votre argent, taxent votre nourriture et doublent le prix de votre logement », a-t-il dit.

Et soyons clairs, beaucoup de ces politiques sont rendues possibles grâce à l’appui du Bloc. Si les Québécois veulent se débarrasser de Justin Trudeau pour de bon, seul le Parti conservateur peut le remplacer pour vrai.

Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada

Après avoir rappelé qu’il avait voté pour la motion présentée par le gouvernement Harper qui reconnaît que le Québec forme une nation, Pierre Poilievre a affirmé : « Je serai toujours un allié du Québec, du peuple acadien et de tous les francophones à travers le pays. Un plus petit gouvernement central fera la place à un plus grand Québec et des plus grands Québécois. »

Le congrès conservateur prend fin ce samedi. Les délégués seront appelés à voter sur une série de résolutions. Vendredi, les militants conservateurs ont rejeté la résolution qui proposait de couper les vivres à CBC et à Radio-Canada. Cette résolution a été écartée durant les ateliers qui avaient lieu à huis clos.