(Québec) Des caquistes appréhendent la démission d’une députée de Québec, Joëlle Boutin, au moment où le Parti québécois est passé en tête des intentions de vote dans la région.

L’éventualité de son départ fait l’objet de bien des discussions au sein du gouvernement, a constaté La Presse au cours des derniers jours. La principale intéressée n’a pas répondu à nos appels ni à nos messages.

À l’interne, on évoque une rencontre ce mercredi entre Joëlle Boutin et le premier ministre François Legault, en marge de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres à Québec – la dernière avant la pause estivale. Le cabinet de M. Legault n’a ni confirmé ni infirmé la tenue de cet entretien.

C’est un secret de Polichinelle que Joëlle Boutin, 43 ans, est déçue de ne pas avoir été nommée au sein du Conseil des ministres.

Détentrice d’une maîtrise en administration publique de l’Université Concordia, cette spécialiste des relations publiques – et ex-pilote de l’air – a dû se contenter de devenir adjointe parlementaire de Pierre Fitzgibbon, pour les volets sciences et innovation.

Son absence a été remarquée lors de l’inauguration par François Legault, au début du mois, de la phase 3 de la promenade Samuel-De Champlain, un vaste parc aménagé le long du fleuve et situé dans sa circonscription de Jean-Talon. « Malheureusement, bien que cette annonce majeure ait été dans mon comté, je ne pouvais être présente, car je suis en vacances avec mes enfants », a-t-elle expliqué sur Facebook le jour même de l’annonce, le 5 juillet. Son seul autre message sur le réseau social depuis remonte au 14 juillet, afin de souhaiter « bonne fête à tous [ses] amis français ».

Le PQ passe au sommet

Joëlle Boutin a fait son entrée à l’Assemblée nationale en 2019, à la faveur d’une élection partielle provoquée par le départ du libéral Sébastien Proulx. Jean-Talon était un château fort libéral depuis sa création en 1965. Cette circonscription est située dans l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge.

Joëlle Boutin a été réélue aux élections générales l’année dernière avec près de 33 % des suffrages, devançant Québec solidaire (24 %), le Parti québécois (19 %), le Parti libéral (14 %) et le Parti conservateur (10 %).

Selon les sondages réalisés par la firme Léger en mai et en juin, le Parti québécois (PQ) s’est emparé du trône dans la région de Québec.

La dégringolade de la Coalition avenir Québec (CAQ) est survenue à la suite de l’abandon du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, une promesse phare de François Legault dans la région.

Une élection partielle dans Jean-Talon, si elle devait être nécessaire, donnerait lieu à une chaude lutte.

D’après le site de projections électorales Qc125, le PQ serait en tête dans Jean-Talon avec 31 % des voix, contre 27 % pour Québec solidaire. La CAQ se trouverait au troisième rang, à 25 %, tandis que le Parti libéral se contenterait de 11 %. Le Parti conservateur n’aurait que 4 %.