(Québec) Devant la tâche « colossale » de redresser l’offre de services aux aînés, la ministre Sonia Bélanger ajoute une deuxième adjointe parlementaire à son équipe pour livrer des résultats sur le terrain et ainsi prévenir « le risque » de ne pas respecter ses engagements. Survol des chantiers.

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Nancy Guillemette, députée de Roberval et adjointe parlementaire de la ministre Sonia Bélanger

Formation sur les soins palliatifs

Nancy Guillemette est recrutée pour piloter le dossier des soins palliatifs. À titre d’adjointe parlementaire, la députée de Roberval reçoit le mandat de corriger l’iniquité dans l’offre de soins de fin de vie, exacerbée par la pandémie. Québec veut revoir à l’automne les programmes de formation du personnel soignant et des médecins et faire tomber « les préjugés ». « Ce n’est pas facile de recruter. On pense qu’on travaille juste avec des mourants. Il faut faire découvrir toute la beauté qu’il y a derrière ça », illustre-t-elle. Après la mort de la veuve de Robert Bourassa, Andrée Simard, le Collège des médecins a admis qu’il existe une « confusion » sur les différents volets des soins de fin de vie. Un travail sera d’ailleurs fait avec les ordres professionnels et le réseau de l’enseignement.

Aide médicale à mourir : des actions cet été

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Nancy Guillemette « accompagnera » les maisons de soins palliatifs, qui ont désormais l’obligation d’offrir l’aide médicale à mourir.

La ministre Sonia Bélanger est parvenue à faire adopter en juin le projet de loi 11, qui vient élargir l’accès à l’aide médicale à mourir. Elle promet un plan d’action pour réduire le délai controversé de 24 mois, fixé dans la nouvelle loi, pour l’entrée en vigueur des demandes anticipées d’aide médicale à mourir. « On est déjà en action », a-t-elle plaidé en entrevue. Les guides de pratique, protocoles et formations seront élaborés cet été. Les échanges se poursuivent également avec le gouvernement fédéral pour « harmoniser » le Code criminel, qui ne prévoit pas d’exceptions pour les demandes anticipées. Elle sera aussi épaulée par Nancy Guillemette, qui « accompagnera » les maisons de soins palliatifs qui ont désormais l’obligation d’offrir ce soin ultime.

Proches aidants : des mesures ciblées

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Marilyne Picard, députée de Soulanges et adjointe parlementaire de la ministre Sonia Bélanger

La députée Marilyne Picard complète le trio au parcours professionnel « très social » pour reprendre les mots de Mme Bélanger. « Vous aurez deviné qu’on n’est pas un trio économique, lance la ministre à la blague. L’approche humaine est extrêmement importante […], nous partageons les trois les mêmes valeurs. » Mme Picard est mandatée pour faire « atterrir » le Plan d’action gouvernementale pour les personnes proches aidantes, déposé en octobre 2021, et qui comprend 61 mesures (53 sont en déploiement). Mère d’une enfant lourdement handicapée, Mme Picard a elle-même ciblé les mesures « qui feront une différence » dans la vie des proches aidants pour les faire aboutir plus vite. Ces mesures visent à bonifier, promouvoir et simplifier l’accès aux services.

Soins à domicile : des cibles aux établissements

Après un deuxième rapport très critique de la commissaire à la santé et au bien-être sur la performance des programmes gouvernementaux de soutien à domicile, Sonia Bélanger promet de « réorganiser le travail » des intervenants en réévaluant le temps consacré aux tâches administratives et aux déplacements. Elle veut aussi introduire « les technologies de l’information » pour réduire les délais administratifs. La ministre a récemment rencontré les PDG des établissements de santé pour les mettre au parfum de ses orientations. Elle leur a donné des cibles d’augmentation à atteindre pour l’année en cours. François Legault a promis d’opérer « une vraie révolution » en matière de soins à domicile. Malgré des investissements significatifs, le virage se fait toujours attendre.

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La ministre Sonia Bélanger promet de « réorganiser le travail » des intervenants en réévaluant le temps consacré aux tâches administratives et aux déplacements.

Hébergement des aînés

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Malgré l’explosion des coûts de construction et des enjeux de main-d’œuvre, le gouvernement Legault ira de l’avant avec une deuxième phase des maisons des aînés.

Avec le vieillissement de la population, le volet hébergement des aînés demeure l’un des principaux défis du mandat de Sonia Bélanger. Malgré l’explosion des coûts de construction et des enjeux de main-d’œuvre, le gouvernement Legault ira de l’avant avec une deuxième phase des maisons des aînés, qui consiste à convertir un premier groupe de 19 CHSLD vétustes selon le modèle caquiste. Un budget de 2,9 milliards est réservé à ces chantiers qui prévoient un ajout net de seulement 200 nouveaux lits. Plus de 4100 Québécois sont actuellement en attente d’une place en CHSLD. Mme Bélanger poursuit en parallèle la conversion de la quarantaine de CHSLD privés en établissements subventionnés. Un processus qui doit être terminé à la fin de 2025, selon la ministre.