(Ottawa) Le Canada encourage les voisins du Soudan à aider ce pays à mettre fin par voie de médiation aux violences, alors qu’Ottawa tente de continuer à mettre les Canadiens en sécurité par des évacuations terrestres périlleuses.

Le cabinet du premier ministre a indiqué que Justin Trudeau s’était entretenu lundi matin avec le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, et l’avait remercié pour le « soutien exceptionnel » de son pays dans l’accueil du personnel militaire et diplomatique canadien.

M. Trudeau a aussi salué Djibouti « pour sa volonté manifeste de participer à la résolution du conflit », selon le communiqué du cabinet du premier ministre.

Le cabinet indique aussi que les deux hommes ont discuté des efforts de médiation régionaux et que M. Trudeau a offert le soutien canadien à une résolution pacifique de ce conflit.

Lors d’une visite au Kenya, un acteur majeur dans cette région de l’est de l’Afrique, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, évaluait quant à elle lundi les besoins humanitaires dans la région.

L’armée nationale soudanaise et des forces paramilitaires, qui combattent depuis deux semaines, ont conclu un nouveau cessez-le-feu dimanche.

Mais la violence ne s’est pas complètement arrêtée, ce qui a conduit des pays, dont le Canada, à abandonner les vols d’évacuation. Ils recommandent maintenant à leurs ressortissants de se mettre en sécurité sur place ou d’entreprendre le voyage risqué par la route vers les côtes soudanaises, sur la mer Rouge.

Ottawa a déclaré que dimanche matin, 400 Canadiens et résidents permanents avaient quitté le Soudan jusqu’ici et que l’armée canadienne avait effectué six vols d’évacuation.

Quelque 230 autres personnes qui se trouvaient encore dans le pays ont demandé une assistance et des informations consulaires.

Pendant ce temps, le ministère de l’Immigration autorise les ressortissants soudanais qui se trouvent au Canada à prolonger leur séjour.

« Nous allons faire preuve de souplesse en leur permettant de faire la transition entre les permis d’études, les permis de travail ou les visas de visiteur selon les besoins, afin que les personnes qui sont ici puissent continuer à vivre avec un minimum d’interruptions », a déclaré lundi le ministre de l’Immigration Sean Fraser aux journalistes.

Il a également indiqué que le ministère tentait d’accélérer le traitement des demandes de documents de voyage, de visas et de résidence permanente.

Cependant, M. Fraser a également reconnu que près de 100 000 cas d’immigration dans l’ensemble n’avaient pas été traités durant la grève des membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada, qui s’est terminée lundi après 12 jours.

Cela signifie que les retards qui ont affligé le ministère devraient se poursuivre, a-t-il déclaré.