(Québec) Le gouvernement Legault a en sa possession une estimation du coût du projet de tunnel de transport collectif entre Québec et Lévis, mais a caviardé ce chiffre dans une étude rendue publique.

La ministre des Transports Geneviève Guilbault a confirmé jeudi l’abandon de la promesse de construction d’un tunnel autoroutier entre Québec et Lévis, et a plutôt proposé un projet de tunnel réservé au transport collectif. Elle n’a toutefois communiqué ni le coût, ni le tracé, ni le mode de transport.

« On veut un tube exclusivement dédié au transport collectif, mais le tracé, le choix du mode n’ont pas encore été fixés, ça fait que ça, ça aura une incidence sur le futur coût », a-t-il dit.

Or une étude diffusée la même journée et réalisée par le consortium Union des rives, mandaté par le ministère des Transports, fait une estimation sommaire du coût de projet des quatre options évaluées par le gouvernement Legault.

« Pour l’exercice actuel, nous avons considéré l’option Tramway […] assortie à l’option d’une station souterraine Colline Parlementaire et de voies de remisage. Elle comporte les stations Lévis, Saint-Laurent, Vieux-Québec, Vieux-Port, D’Youville, colline Parlementaire, ainsi que la jonction au nord avec le projet de tramway de la Ville de Québec au voisinage de la station Jardins Jean-Paul L’Allier », peut-on lire dans le document.

Les montants ont toutefois été caviardés. Le cabinet de Mme Guilbault a expliqué que « les informations relatives aux coûts ont été caviardées afin de ne pas influencer les éventuels processus d’appels d’offres », mais il faut noter qu’il est usuel de présenter une estimation du coût d’un projet lors de son annonce.

Le gouvernement s’attend, avec l’érection de ce tunnel, à un achalandage de 3400 personnes en période de pointe de l’avant-midi, comparativement à 1500 en 2022.

Dans cette étude, signée le 19 avril, on apprend également que le projet de construire un tunnel routier et un second tunnel dédié aux transports collectifs était celui retenu « dans les conclusions de la mise à jour de l’étude d’opportunité », en mars dernier. C’est cette option qui avait été éventée par un reportage de Radio-Canada le 4 avril dernier.

Guilbault contredite par son ministère

Dans une autre étude également mise en ligne, le ministère des Transports estime de son côté que « les données et observations indiquent explicitement que l’effet du télétravail a peu d’impact sur l’achalandage du réseau routier et du transport collectif », contrairement à ce que la ministre a affirmé en conférence de presse.

« La pandémie, elle a eu lieu, là. Donc il faut être lucide par rapport à ça. Il faut prendre des décisions qui sont responsables, qui sont pragmatiques, mais qui sont difficiles », a-t-elle affirmé. « Bien que des questions connexes devront faire l’objet d’études ultérieures, l’hypothèse retenue est que le résultat de ces dernières n’aura pas pour effet de remettre en cause la nécessité d’intervention de réaliser un nouveau lien entre Québec et Lévis », affirme plutôt le rapport, daté de mars 2023.