(Ottawa) Le député Han Dong annonce son intention de lancer une poursuite contre Global News, après que le réseau eut publié des allégations selon lesquelles il aurait conseillé au consul chinois de Toronto de retarder la libération de Michael Kovrig et Michael Spavor.

L’élu de Don Valley North, qui a démissionné du caucus libéral la semaine passée après avoir été éclaboussé par cette histoire, a confirmé qu’il comptait entamer des procédures judiciaires contre Global News et sa société mère, Corus Entertainment.

Dans une lettre publiée lundi sur les réseaux sociaux, il indique avoir retenu les services d’un avocat.

« Je peux me regarder dans le miroir et savoir, avec une entière certitude, que la vérité est de mon bord. Les personnes anonymes qui m’ont faussement accusé et ceux qui les ont aidées à le faire ne peuvent en dire autant », a écrit Han Dong dans cette missive.

Le député avait signalé son intention de poursuivre Global News jeudi dans une entrevue accordée au Globe and Mail. Dans le même article, le quotidien torontois affirmait avoir été mis au courant des allégations le visant, et ensuite déterminé qu’elles n’étaient pas assez solides pour être publiées.

Le réseau Global News a rapporté, sur la foi de deux sources confidentielles de sécurité, que Han Dong aurait suggéré au consul général de Chine à Toronto, Han Tao, que Pékin attende avant de libérer Michael Kovrig et Michael Spavor, qui étaient alors détenus arbitrairement en Chine depuis plus de deux ans.

« Comme parlementaire et comme personne, jamais je n’ai – et jamais je n’aurais – appuyé ou milité en faveur de la violation des droits fondamentaux de n’importe quel Canadien, ou de quiconque, où que ce soit, point », s’est défendu le principal intéressé tard mercredi soir, dans un discours en Chambre.

« Je veux assurer à Michael Spavor et Michael Kovrig et leur famille que je n’ai rien fait pour leur causer du tort. Comme tous les députés de cette Chambre, j’ai travaillé fort pour défendre leurs intérêts », a aussi juré le député ontarien en annonçant qu’il siégerait dorénavant comme indépendant.

Le lendemain, la Chambre a adopté à majorité une motion réclamant l’ouverture d’une enquête publique sur l’ingérence étrangère dans le processus démocratique canadien. Contrairement à ses ex-collègues libéraux, qui ont tous voté contre, Han Dong a voté en faveur.

« Que diable se passe-t-il ? »

La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, dont le siège est maintenant à proximité de celui de Han Dong, dans un coin de la Chambre des communes, a exprimé sa frustration par rapport à la situation à la fin de la période des questions, lundi.

« Je suis plutôt scandalisée que des propos diffamatoires anonymes […] détruise les réputations de personnes qui n’ont pas aucune réelle opportunité de répliquer […] Que diable se passe-t-il ici ? », s’est-elle écriée dans une intervention qui a été ovationnée dans les banquettes libérales.