(Ottawa) Une motion demandant le déclenchement d’une enquête publique et indépendante sur l’ingérence étrangère a été adoptée par les députés de tous les partis en Chambre, à l’exception des libéraux.

Les élus de la Chambre des communes ont entériné à majorité (172 voix contre 149) une motion parrainée par le député néo-démocrate Peter Julian, jeudi, à l’issue d’une période de questions où l’enjeu de l’ingérence a été au cœur des échanges.

La motion, non contraignante, demande au gouvernement « de lancer une enquête publique nationale sur les allégations d’ingérence étrangère dans le système démocratique canadien, y compris, mais sans s’y limiter, les allégations d’ingérence dans les élections générales par des gouvernements étrangers ».

Son adoption survient au lendemain de la publication d’un reportage de Global News contenant des allégations selon lesquelles un député libéral, Han Dong, aurait suggéré à un haut fonctionnaire chinois au Canada de retarder la libération des deux Michael détenus en Chine.

Tard mercredi soir, le député en question a quitté le caucus libéral pour siéger comme indépendant, en disant qu’il ne voulait pas être une distraction pour la formation politique. Il s’est défendu d’avoir quoi que ce soit à se reprocher.

« Je veux assurer à Michael Spavor et Michael Kovrig et leur famille que je n’ai rien fait pour leur causer du tort. Comme tous les députés de cette Chambre, j’ai travaillé fort pour défendre leurs intérêts », a assuré le député ontarien, qui a terminé son discours en larmes.

Jointe par La Presse, Vina Nadjibulla, la femme de Michael Kovrig, a préféré ne pas commenter l’affaire.

Le réseau Global News rapporté que l’élu aurait suggéré au consul général de Chine à Toronto, Han Tao, que Pékin attende avant de libérer les deux Michael, qui étaient détenus arbitrairement en Chine. La Presse n’a pu confirmer cette information de manière indépendante.

Les libéraux ont soigneusement évité de commenter directement ces allégations, jeudi.

« Ramener les deux Michael a été la priorité absolue de ce gouvernement, de tous les députés de la Chambre et de tous les Canadiens », a notamment martelé la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, lors de la période de questions en Chambre.