(Montréal) Le chef conservateur Pierre Poilievre souhaite créer une norme d’examen nationale pour les travailleurs de la santé, afin de permettre à ceux qui ont terminé leurs études à l’étranger de travailler au Canada.

Il a fait cette annonce dimanche, en conférence de presse à Ottawa.

Cette norme dite du « Sceau bleu » serait inspirée de l’examen Sceau rouge, créé en 1952. Celui-ci permet aux travailleurs de métiers réglementés ― électriciens, plombiers, mécaniciens, etc. ― de voir leurs compétences reconnues dans l’ensemble du pays.

Statistique Canada estime, dans un rapport de 2022, que seulement 36,5 % des immigrants avec un diplôme étranger en soins infirmiers et 41,1 % avec un diplôme en médecine pratiquent leur profession.

« On devrait déterminer la qualification de nos médecins par des examens […] et non par de grands processus bureaucratiques », a insisté M. Poilievre, faisant valoir que certains immigrants peuvent attendre jusqu’à neuf ans avant de pouvoir travailler dans leur domaine.

Selon lui, cela permettrait aussi d’harmoniser les normes entre les provinces et territoires, si bien qu’un médecin ou une infirmière pourrait pratiquer d’un océan à l’autre.

« Ce sont des immigrants qui sont déjà ici, ce sont de jeunes Canadiens qui sont allés à l’étranger pour se former », ou bien des médecins qui ont tout simplement déménagé d’une province à l’autre, a-t-il plaidé.

Comme la santé est une compétence provinciale, le chef conservateur a promis que l’adoption du Sceau bleu se ferait sur une base volontaire.

Un gouvernement Poilievre ira chercher une entente avec les provinces où un professionnel formé à l’étranger pourra recevoir une réponse en 60 jours [après avoir rempli l’examen].

Pierre Poilievre, chef conservateur

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Canada avait en 2021 environ 2,8 médecins par 1000 habitants. Ce ratio mettait le Canada au 27e rang des pays de l’OCDE.

Index santé estime que les urgences du Québec étaient pleines à 95 % à 16 h dimanche, avec un temps d’attente moyen de 4 heures et 51 minutes en salle.

M. Poilievre place le blâme de la situation actuelle sur les épaules du premier ministre libéral Justin Trudeau. « Après huit ans de Justin Trudeau, notre système de santé est brisé », a-t-il dénoncé.

Il a cité des enquêtes de l’Institut Fraser, qui estimaient en 2015 que le temps d’attente médian entre la référence d’un médecin généraliste et un rendez-vous avec un spécialiste était de 18 semaines. En 2022, ce nombre était passé à 27 semaines.

Il est toutefois à noter que la pandémie mondiale de COVID-19, qui a frappé le Canada à partir de 2020, a mis à mal le réseau de la santé et créé un afflux de patients dans les hôpitaux.

Le cabinet du ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, n’a pas immédiatement répondu aux demandes de La Presse Canadienne.