(Québec) Il serait « dangereux » d’imposer un moratoire sur les claims miniers comme l’exige Québec solidaire (QS), selon la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Ça enverrait le mauvais message à la communauté internationale, qui s’attend à ce que le Québec participe à la décarbonation de l’économie, a-t-elle affirmé vendredi lors d’une interpellation au Salon bleu.

La porte-parole de QS en matière de ressources naturelles, Alejandra Zaga Mendez, venait de souligner que le nombre de claims au Québec a explosé entre janvier 2021 et juin 2022.

Il a augmenté de 408 % dans Lanaudière, de 211 % en Outaouais et de 71 % dans la région des Laurentides, a affirmé la députée. Les claims permettent à une entreprise d’avoir le droit exclusif d’explorer le sol.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

La députée de Québec solidaire, Alejandra Zaga Mendez

« Ces claims se trouvent dans des zones touristiques qui sont près des lacs, des rivières, des lieux de villégiature, là où les gens vont passer leurs vacances », a-t-elle soutenu, en ajoutant que « les gens sont très inquiets ».

Les compagnies minières peuvent juste cliquer et acheter avec 75 $ un claim minier. […] L’exploration […], ça implique des camions qui arrivent dans le village, du dynamitage, du forage. Tout ça, ça crée de la nuisance.

Alejandra Zaga Mendez, porte-parole de QS en matière de ressources naturelles

La grande majorité des claims n’aboutissent pas au stade d’exploitation minière, a répliqué la ministre. « On peut difficilement parler d’un boom minier », a-t-elle dit.

Il est par ailleurs important, selon Mme Blanchette Vézina, de continuer de fouiller le sol, « d’aller soulever le gazon », à la recherche de traces de minéraux intéressants.

La ministre a donné quelques exemples concrets : avec du gallium, on fait des lampes au DEL, avec du lithium, des batteries de véhicules et de vélos électriques et avec du tellure, des panneaux solaires.

« Il serait dangereux de faire un moratoire, parce que ça enverrait un message que le Québec freine la décarbonation de l’économie », a-t-elle déclaré.

Le Québec aurait l’air de ne plus vouloir « faire partie des gouvernements qui souhaitent mettre de l’avant la décarbonation et s’engager dans ce processus-là avec l’ensemble de la communauté mondiale », a-t-elle ajouté.

Mme Blanchette Vézina a indiqué qu’elle était consciente que les claims miniers suscitaient la crainte. Elle a soutenu que l’exploration minière était bien encadrée au Québec.

D’ailleurs, le gouvernement a introduit en 2022 une nouvelle exigence pour les entreprises, qui doivent obtenir une autorisation avant de réaliser des travaux d’exploration avec impacts.

La ministre a également lancé une consultation « afin de renouveler le dialogue avec les milieux locaux » et identifier les « conditions gagnantes » pour le développement « harmonieux » de l’activité minière.

Il y a actuellement 280 000 claims miniers actifs au Québec.