(Québec) L’opposition dénonce le choix du gouvernement Legault de soumettre la candidature Caroline St-Hilaire au poste d’administratrice de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Après Barcelone, il s’agit d’une « deuxième tentative » de nommer l’ex-candidate caquiste dans de hautes fonctions, ont-ils déploré.

Le Parti libéral du Québec et Québec solidaire ont vivement dénoncé ce qu’ils qualifient de « nomination partisane » alors qu’on apprenait mardi que le gouvernement Legault a proposé le nom de l’ex-mairesse de Longueuil au poste d’administratrice de l’OIF. En janvier, Le Journal de Montréal avait révélé que Mme St-Hilaire était considérée pour être nommée déléguée du bureau de Québec, à Barcelone.

Cette possibilité avait valu au gouvernement plusieurs critiques des partis de l’opposition. Caroline St-Hilaire a porté les couleurs de la Coalition avenir Québec lors des dernières élections dans la circonscription de Sherbrooke.

« C’est la deuxième tentative pour la nommer quelque part », a dénoncé le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay. « À l’époque de Maurice Duplessis, on appelait ça du patronage, nommer du monde qui sont du bon bord », a-t-il ajouté, s’engageant du même souffle à mettre fin aux nominations partisanes si le gouvernement libéral prenait le pouvoir.

Il est connu que le gouvernement Couillard a procédé par le passé à de nombreuses nominations partisanes. La CAQ, à l’époque dans l’opposition, avait promis d’y mettre fin. « Cette habitude-là, des vieux partis, de nommer leurs amis dans des postes importants, des postes prestigieux, cette habitude-là existe encore », a lancé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

« Ce que je constate ce matin, c’est qu’à la CAQ, on ne perd vraiment jamais ses élections. Même quand on les perd, on gagne. Mme St-Hilaire n’a pas réussi à déloger Christine Labrie dans Sherbrooke, c’est pas grave, on lui trouve quand même un bon emploi, même pas un an plus tard », a-t-il ajouté.

C’est pas une nomination directe, mais c’est une forme néanmoins de nomination partisane. C’est la preuve que la CAQ, c’est un parti de transaction et là, il y a une transaction qui s’est faite entre la CAQ et Mme St-Hilaire.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire

De son côté, le député du Parti québécois Joël Arseneau y voit une « amélioration » au sens où le gouvernement se « garde une gêne » en proposant l’ex-députée bloquiste à un poste où il n’a pas le dernier mot. « Plutôt que faire une nomination politique directe, il le fait de façon indirecte », a-t-il souligné.

« Je trouve que ce processus [de nomination], il est assez opaque, il pourrait être amélioré. Mais, strictement sur le plan politique, le gouvernement a fait preuve d’une certaine habileté, si on veut, en faisant de façon indirecte ce qu’il ne peut pas faire directement parce qu’il a voté une motion qui l’interdisait », a-t-il ajouté.

La ministre québécoise des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, n’a pas voulu commenter la candidature de Mme St-Hilaire à son arrivée à la période de questions, mercredi.

Une autre candidature, celle-là du gouvernement fédéral, mais dont le nom n’est pas connu, a également été soumise à la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, selon une source citée par le quotidien Le Devoir qui a d’abord rapporté la nouvelle de la nomination de Caroline St-Hilaire, mardi.

Le cabinet de Mme Biron a confirmé mardi que le gouvernement du Québec « a été sollicité par le gouvernement fédéral pour contribuer au processus visant à pourvoir le poste d’administrateur de l’OIF ».