(Winsloe South) Les électeurs de l’Île-du-Prince-Édouard se rendront aux urnes le 3 avril, un peu moins de quatre ans après l’élection remportée par les progressistes-conservateurs.

Le premier ministre Dennis King, chef du Parti progressiste-conservateur, a déclaré lundi soir à ses partisans qu’il avait rendu visite à la lieutenante-gouverneure Antoinette Perry plus tôt dans la journée pour dissoudre la législature.

Lors de la dissolution, les progressistes-conservateurs détenaient 15 sièges, le Parti vert huit sièges et les libéraux quatre.

Les conservateurs ont remporté un gouvernement minoritaire en 2019, mais ils disposent d’une majorité depuis une victoire à une élection partielle un an plus tard.

L’élection survient peu de temps après que le gouvernement King a signé un accord sur les soins de santé avec Ottawa fournissant 966 millions au cours de la prochaine décennie.

Les prochaines élections auront lieu six mois plus tôt que ce que prévoit la loi électorale provinciale.

Anticipant les attaques de ses principaux adversaires, M. King s’est vanté des réalisations de son gouvernement pour renforcer les soins de santé, mettre de l’argent dans les poches des Insulaires et faire construire davantage de logements. Il est entré dans la salle sur la chanson Unstoppable de la chanteuse pop australienne Sia.

Citant deux tempêtes post-tropicales majeures qui ont frappé la province depuis son élection, la pandémie de COVID-19 et un champignon de la pomme de terre qui a interrompu les exportations vers les États-Unis, M. King a affirmé que son équipe avait gouverné dans « les circonstances les plus difficiles de l’histoire de la province ».

« Cela n’a pas été parfait, a-t-il ajouté. Nous n’avons pas tout réussi », mais il a souligné que lorsqu’ils ont fait des erreurs, ils les ont admises et ont corrigé le tir.

Des experts politiques suggèrent que les progressistes-conservateurs sont favorisés pour remporter un autre mandat, car l’électorat n’est pas d’humeur au changement et l’opposition est perçue comme affaiblie.

En vertu de la loi électorale de la province, les élections générales sont censées avoir lieu tous les quatre ans le premier lundi d’octobre, ce qui aurait donné lieu à un vote le 2 octobre. Don Desserud, professeur de sciences politiques à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, a déclaré qu’il ne voyait aucune raison convaincante pour que M. King se rende plus tôt aux urnes.

« Je ne vois pas quel est le problème, si ce n’est qu’ils sont peut-être simplement fatigués de gouverner et qu’ils aiment avoir des élections et repartir sur une table rase », a déclaré M. Desserud dans une récente entrevue, ajoutant que le parti au pouvoir reste bien en avance dans les sondages.

Son collègue du département de sciences politiques de l’université, Peter McKenna, a indiqué qu’il n’y avait aucun signe de désillusion à l’égard du gouvernement conservateur. « Les libéraux sont en difficulté. Le Parti vert est en quelque sorte en attente, a-t-il soutenu. Je vois le résultat de cette élection provinciale comme étant couru d’avance. »

Pourtant, il y a un certain nombre de problèmes clés auxquels la province est confrontée, a souligné M. McKenna, énumérant les soins de santé, l’inflation, les pénuries de logements et les changements climatiques.

Le gouvernement de M. King a également été critiqué pour sa réponse à la tempête post-tropicale Fiona, qui a causé des dégâts considérables à travers l’île en septembre.